La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat a clos le dossier de Zakaria Boughrara et de son frère et celui de trois journalistes, en les condamnant à des peines allant de un à dix ans de réclusion criminelle. Jugé coupable d'incitation à commettre des crimes et délits au moyen d'écrits, de collecte et de gestion de fonds provenant de parties étrangères en vue de les utiliser pour commettre des actes terroristes, complicité dans la falsification d'un passeport et obtention indue de ce dernier par usurpation d'identité, Zakaria Boughrara, alias «Abousayf Al Islam», 33 ans, célibataire sans profession, a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle et à une amende 500.000 dirhams. Son frère, Youssef Boughrara, 31 ans, chauffeur de taxi a, quant à lui, écopé de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500.000 dirhams. Par ailleurs, la même Chambre a jugé, Mohamed El Hard, Abdelmajid Ben Tahar, respectivement directeur et rédacteur en chef de l'hebdomadaire régional oujdi «Asharq», et Mustapha Qachnini, directeur du journal régional «Al Hayat Al Maghribya» coupable de diffusion de fausses informations de nature à troubler l'ordre public. A ce propos, elle a condamné le premier à 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 10.000 dirhams et les deux autres à un an de prison ferme assorti d'une amende de 5.000 dirhams. Ce jugement est doublé de la décision de la Cour de suspendre les deux publications pour une durée de trois mois. L'arrestation de Zakaria Boughrara et de son frère et celles des trois journalistes est survenue suite à la publication dans «Al Hayat Al Maghribiya» d'un article défendant les thèses de la Salafiya Jihadia, signé par ce dernier et repris par «Asharq». Par ailleurs, l'enquête policière a révélé que l'auteur de l'article incriminé recevait des fonds de parties étrangères appartenant au courant de la Salafiya Jihadia, lié à l'organisation Al-Qaïda, destinés au financement des adeptes de ce courant intégriste.