Le rapport de la commission parlementaire chargée de mener une enquête sur les incidents de Sidi Ifni du 7 juin 2008, a conclu à l'inexistence de cas de mort ou de viol. «Durant six semaines d'investigations, la commission parlementaire d'enquête sur les événements de Sidi Ifni, survenus le 7 juin 2008, a conclu à l'inexistence de cas de mort ou de viol». C'est en ces termes qu'a répondu à ALM Noureddine Moudiane, président de cette commission parlementaire, à l'occasion de la présentation du rapport sur les incidents de Sidi Ifni, le mercredi 17 décembre, devant la Chambre des représentants, en présence de plusieurs membres du gouvernement. S'agissant des incidents du 7 juin 2008 à Sidi Ifni et de l'intervention de la police, la commission a indiqué que l'intervention des agents de sécurité «n'a constitué une option nécessaire qu'après épuisement de tous les bons offices et l'échec des médiations entreprises par les députés de la région, les élus locaux et les notables». Son rapport a annoncé, en outre, que l'utilisation des revendications légitimes des populations de Sidi Ifni par «le secrétariat local» pour s'imposer en tant qu'interlocuteur, de se positionner au-dessus des institutions et de créer une situation de crise dont la gestion se fait en dehors des lois et des règles en vigueur, a exposé les intérêts des citoyens à des préjudices et la ville à l'instabilité. La commission n'a relevé, par ailleurs, aucun cas de mort ou de viol certes, mais l'intervention des forces de l'ordre a été violente. Les forces de l'ordre ont, selon M. Moudiane, investi plusieurs maisons, défonçant dans certains cas les portes, et ont procédé à la dispersion du mobilier de certaines maisons. Toutefois, la commission n'a relevé aucun cas de mort ou de viol, au regard du Code pénal marocain ou des conventions internationales y afférentes en matière des droits de l'homme. Quant aux conditions de travail de cette commission parlementaire, elles ont été favorables et cette commission a travaillé dans une totale autonomie. «Nous n'avons subi aucune influence extérieure. Notre seul souci était de mener à bien notre mission et découvrir ce qui s'est réellement passé à Sidi Ifni», a indiqué M.Moudiane. Lors de la présentation du rapport, la commission a recommandé l'intensification des efforts de développement de la ville de Sidi Ifni et sa région, l'encouragement des investissements ainsi que la mise à niveau du port. À présent, le gouvernement El Fassi, l'appareil judiciaire et exécutif doivent assumer leurs responsabilités. Et ce sont les représentants de la nation d'en assurer le suivi. L'enquête de la commission en chiffres Lors de ses investigations, la commission avait auditionné 190 personnes, dont 4 responsables gouvernementaux, 12 responsables locaux et provinciaux, 5 représentants de la société civile, 5 représentants locaux de partis politiques, 8 agents des forces de l'ordre, un responsable du corps de la magistrature et 155 citoyens de la ville de Sidi Ifni. La commission avait organisé 190 séances d'audition, rassemblé 75 enregistrements audio (112 heures), 28 CD audio, 163 DVD et a reçu 435 photos.