«Construction : sécurité, qualité et responsabilité» a été le thème d'une journée d'étude organisée, samedi 19 avril, à Tanger. Avec la grande dynamique que connaît le secteur du bâtiment, celui- ci est appelé à se professionnaliser. «Surtout que la promotion du bâtiment s'étend à d'autres secteurs porteurs de l'économie. Les interrogations concernant la sécurité, la qualité ainsi que la distribution des responsabilités entre les professionnels dans les chantiers s'imposent avec acuité, auxquels il faut ajouter notamment les droits du consommateur», a souligné le secrétaire général du Syndicat national des ingénieurs marocains (SNIM)-section régionale Tanger- Tétouan, Rabie El Khamlichi, lors d'une journée d'étude organisée, samedi 19 avril, par le SNIM-section régionale Tanger-Tétouan. De son côté, le président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) de Tanger-Tétouan, Othmane Mernissi, a indiqué que la pression sur le secteur du BTP au Maroc en général, et à Tanger en particulier, «nous met face à beaucoup de contraintes, à savoir comment accompagner la progression fulgurante de ce secteur avec les insuffisances d'approvisionnement en ciment, les prix excessifs pratiqués par des intermédiaires, les approvisionnements instables en acier et la substitution du sable de plage par celui de carrière ou des dunes de Larache». Le secteur du bâtiment, qui emploie 8.2% de la population, souffre d'un manque de mains-d'œuvre qualifiées. «Le manque de toutes les catégories de main d'œuvre, du simple ouvrier à l'ingénieur, et ce pour tous les métiers du BTP. D'où le recours dans certains cas à des personnes n'ayant aucune formation avec tous les dangers que cela comporte», a poursuivi M. Mernissi. Ce responsable a défini par la suite le rôle des intervenants dans le renforcement de la sécurité et la qualité du bâtiment notamment les architectes, les ingénieurs en béton armé, les bureaux de contrôle, le laboratoire d'essais, les métreurs et les ingénieurs spécialistes. Par ailleurs, le secteur de la construction au Maroc est régi par plusieurs textes réglementaires tels que les lois, arrêtés, circulaires, normes et règlements. Ces textes couvrent différents domaines, à savoir les prescriptions techniques, l'organisation de certaines professions, et la réglementation des contrats de marchés passés pour le compte de l'Etat. «Malgré cela, certaines lacunes restent à combler dans le domaine de la construction comme par exemple la non disponibilité de certains règlements techniques comme ceux relatifs aux règles de calcul de structures, faute de quoi les bureaux d'études continuent de recourir aux règles de calcul et de conception de structures se rapportant essentiellement à la réglementation française», a affirmé M. Mernissi. Et d'ajouter que «le ministère de l'Habitat a engagé en coordination avec les professionnels du secteur du BTP des chantiers importants pour la promotion de la sécurité et de la qualité dans la construction, à savoir le chantier de la normalisation, le chantier de la sécurisation de l'acte de bâtir, le projet de la labellisation du Logement, le chantier de l'industrialisation, le Centre national des études et de recherches sur l'habitat et l'urbanisme et le chantier du génie parasismique». Le représentant du conseil national de l'Ordre national des architectes du Maroc, Mohamed Aziz Ouahabi, a évoqué, quant à lui, les derniers effondrements d'immeubles qu'a connus le Maroc et certaines infractions dans l'acte de bâtir ayant été à l'origine de ces drames. Il a défini la responsabilité de certains intervenants qui était parfois mise en cause et les mesures proposées par l'Ordre national des architectes pour y remédier. «L'une des propositions de l'ordre que tout chantier ne pourrait être démarré qu'à partir du moment où il y a eu recours à tous les professionnels dont les architectes, ingénieurs et entrepreneurs qualifiés», a- t- il assué.