On voit bien Abdelaziz Bouteflika, encore en place dans 40 ans, tel Moïse appuyé sur son bâton, écouter les nôtres d'une oreille distraite –normal, il n'est pas une partie au conflit – et finir, sourd à nos appels, par se fendre, le lendemain, d'un communiqué rageur, estampillé cru 1975, sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes... Il est de plus en plus probable qu'une délégation marocaine de haut niveau se rende, un jour, à Alger pour y expliquer le plan d'autonomie au Sahara. Il serait, en fait, normal et judicieux de le faire avant la fin des quatre prochaines décennies. S'il est, en général, assez aisé de convaincre ses amis du bien-fondé du plan, il serait plus pertinent, et plus profitable pour la paix dans la région, de convaincre ses adversaires du moment. Dans cette affaire, toutes les capitales du monde ne sont que des étapes sur le long chemin biblique qui mène à Alger. On voit bien Abdelaziz Bouteflika, encore en place dans 40 ans, tel Moïse appuyé sur son bâton, écouter les nôtres d'une oreille distraite –normal, il n'est pas une partie au conflit – et finir, sourd à nos appels, par se fendre, le lendemain, d'un communiqué rageur, estampillé cru 1975, sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sur l'autodétermination sous l'égide de l'ONU et sur son attachement au plan Joséphine Baker – la mémoire flanche avec l'âge ! Cela n'empêchera pas le champion de l'unité de déclarer, concomitamment, et urbi et orbi, que l'UMA est le seul choix stratégique pour le 22ème siècle dont nous disposons.