Le PJD fait face à une nouvelle fronde dans les communes qu'il dirige à l'occasion du vote des comptes administratifs. A Meknès et Témara, entre autres, les islamistes crient aux règlements de comptes politiques. Moh Rajdali, président PJD de Témara, n'a pas réussi, une nouvelle fois, à réunir le quorum nécessaire pour le vote du compte administratif de cette commune. Vendredi 2 mars, seuls étaient présents 10 conseillers communaux sur les 35 élus de cette ville. Pour le PJD, il s'agit de "règlements de comptes politiques" avec ce parti et notamment à l'approche des élections législatives de septembre 2007. En plus de la polémique accompagnant la tenue de la session de février, Moh Rajdali est aux prises avec une partie de son opposition qui le poursuit en justice pour "détournement de deniers publics". La plainte est toujours en examen à la Cour d'appel de Rabat. Le président PJD de la commune de Témara, lui, prend les devants, en annonçant un bilan de son mandat qu'il juge "positif" avec notamment près de 26 millions de dirhams en guise d'excédent budgétaire. Moh Rajdali dirige Témara où il a été élu en compagnie de huit autres conseillers PJD. A Meknès, la tension est revenue de nouveau entre le président PJD et son opposition. Le 28 février dernier, Aboubakr Belkora avait décidé de suspendre la première réunion de la session de février vu, estime-t-il, que les «conditions d'un bon déroulement des travaux n'étaient pas réunies». M. Belkora fait référence aux ex-employés de la défunte RATUM (Régie autonome des transports de Meknès) venus revendiquer la régularisation de leur situation envers les caisses de retraites. Le président PJD évoque, dans ce sens, les "manipulations" de ses rivaux politiques qui cherchent à perturber le déroulement des réunions. Accusation que rejette son opposition qui avait déjà réussi, en octobre dernier, à faire barrage au budget 2007 de cette commune. C'est ce qui amènera, explique un spécialiste de la gestion de la chose locale, le président de cette commune à n'engager de dépenses d'équipement qu'avec l'aval de l'autorité de tutelle. Abou Bakr Belkora dirige la ville unifiée dont la présidence revient au PJD avec un groupe d'une dizaine d'élus sur 55. Le même blocage est constaté dans la ville d'Azrou où l'opposition a réussi à barrer la route au compte administratif de cette commune dirigée par le PJD Mohamed Bahri. A Tahla, petite commune près de Taza, également dirigée par un élu PJD, l'autorité de tutelle (Intérieur) était intervenue, après enquête, pour suspendre le conseil communal et désigner une commission pour gérer les affaires de la ville. Pour le parti islamiste, le président Ahmed Yandouzi a été "sanctionné" pour avoir rallié le PJD en 2004. Là aussi, sont évoqués les "règlements de comptes politiques". Le PJD, tout en se plaignant des "pratiques" de ses rivaux politiques, n'hésite pas à soutenir des présidents de communes engagés dans des bras de fer avec notamment le PI et l'USFP. C'est le cas, entre autres, à Mohammédia où les conseillers islamistes (9 au total) apportent un soutien sans failles au président RNI Mohamed Atouani.