Le PJD et l'USFP déterrent la hache de guerre à Témara dont le conseil municipal est dirigé par les islamistes. L'opposition menace de nouvelles poursuites en justice. Moh Rejdali, maire PJD, dément toute violation de la loi. De nouveau, la tension domine les relations entre l'USFP et le PJD à Témara à l'occasion de la tenue d'une session, vendredi, consacrée à l'adoption du compte administratif pour 2006. L'opposition, animée par les conseillers socialistes, accuse le président PJD, Moh Rejdali, d'avoir violé la loi lors de cette session. Selon un conseiller USFP, la loi aura été violée lors de l'ouverture, du vote, et de la clôture. Des accusations que rejette, en bloc, Moh Rejdali. «Tout s'est passé dans le total respect de la loi et les autorités étaient là pour y veiller. C'est l'opposition qui a essayé de tout gâcher en recourant à l'intimidation et aux insultes. De plus, ils ont refusé de débattre des points de cette session», affirme à ALM le maire PJD qui ajoute avoir été lui-même victime des "pratiques" de ses détracteurs. Les choses auraient, à l'en croire, pu empirer sans l'intervention de l'autorité locale. L'opposition, qui ne veut rien entendre, menace de tenir une conférence de presse «pour dévoiler les dysfonctionnements du conseil», comme l'explique un conseiller USFP. Voire porter plainte devant la justice. «Nous sommes dans un Etat de droit et ils ont déjà essayé à deux reprises de me discréditer devant la justice», réplique Moh Rejdali qui fustige «l'infantilisme politique» de son opposition. Résultats des courses de cette assez tumultueuse journée de vendredi, le compte administratif de la commune a fini par être adopté par 15 voix après une série de rejets. De même qu'a été adoptée la programmation de l'excédent budgétaire qui est de l'ordre de plus de 26 millions de dirhams. A en croire les conseillers PJD, il a été décidé de passer au vote vu que toute discussion devenait impossible. Un autre point de discorde divise la présidence PJD du conseil de Témara et l'opposition. Cette dernière accuse Moh Rejdali d'avoir cédé, de manière illégale, un lot de terrain appartenant à la commune depuis 1991 à un proche du vice-président, issu du RNI (rassemblement national des indépendants). Ce lot de terrain est d'une valeur de 3 millions de dirhams. Pour les détracteurs du maire PJD, ce dernier aurait agi ainsi pour «renforcer ses rangs face à l'opposition, mais aussi dans la perspective des prochaines élections». Pour M. Rejdali, il s'agirait tout simplement de la rectification d'une erreur qui a lésé le père du conseiller en question. «Nous n'avons fait que régulariser les choses. J'ai écrit au conservateur lui demandant de prendre en considération un plan de 1995 au lieu de celui de 1991 et ce dernier a répondu affirmativement», explique le maire PJD qui se dit, là également, prêt à aller devant la justice si nécessaire. La guerre entre le PJD et l'USFP à Témara ne date pas d'hier. Depuis plusieurs mois, l'opposition dirigée par les socialistes est parvenue à bloquer l'adoption du compte administratif accusant le président de mauvaise gestion. Ce dernier avait même été accusé d'avoir détenu, de manière contraire à la loi, des fonds communaux. L'affaire est toujours au stade de l'enquête, explique un membre de l'opposition. Pour le maire Moh Rejdali, les motivations de ses détracteurs sont d'ordre "politicien" et surtout à l'approche des élections. A la circonscription Skhirat-Témara, ces dernières mettront aux prises Moh Rejdali et un candidat USFP qui n'a pas encore été désigné. Trois socialistes y sont candidats à la candidature : l'ex-patron du PSD Aïssa Ourdighi, le responsable socialiste local Mohamed Guennoune et Ahmed Errih, l'une des figures de proue socialistes de Rabat.