Le chef de la coalition chiite conservatrice s'est entretenu, lundi, avec le président américain sur la situation sécuritaire en Irak. Les deux hommes avaient des visions différentes sur la situation du pays. George W. Bush et Abdelaziz Hakim se sont entretenus, lundi, à la Maison-Blanche sur la situation en Irak. Le président américain et le chef de la principale formation chiite au Parlement irakien ont exprimé des visions différentes sur la situation sécuritaire du pays que beaucoup qualifient de « guerre civile ». Après leur entrevue, Bush a indiqué qu'il était insatisfait de la progression de la situation politique irakienne. «Je lui ai dit que nous n'étions pas satisfaits de la vitesse à laquelle les progrès sont accomplis en Irak et que nous voulions continuer à travailler avec le gouvernement souverain irakien pour accomplir nos objectifs mutuels», a dit George W. Bush, à l'issue de cette rencontre. «Nous avons parlé de la nécessité de donner, aussi vite que possible, au gouvernement irakien plus de moyens afin qu'il puisse faire ce que veulent les Irakiens, c'est-à-dire protéger leur pays des extrémistes et des assassins», a poursuivi le président américain. Pour sa part, le chef du Conseil suprême pour la révolution islamique en Irak (CSRII), qui s'oppose à un retrait immédiat des troupes américaines, a invité les Etats-Unis et leurs alliés à combattre plus durement les rebelles liés à l'ancien régime baâssiste de Saddam Hussein et les extrémistes sunnites du type Al Qaïda. M. Hakim a également refusé toute ingérence d'une tierce partie, rejetant ainsi la proposition du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, de tenir une conférence internationale sur l'Irak. «Nous avons discuté des moyens à mettre en œuvre pour fournir tous les moyens dont les forces armées irakiennes ont besoin, en matière d'armement, de formation et pour être en mesure d'assurer la sécurité», a-t-il précisé. «Nous croyons que les problèmes irakiens devraient être réglés par les Irakiens avec l'aide de leurs amis où qu'ils soient. Mais nous avons rejeté toutes les tentatives pour que les problèmes irakiens soient résolus au niveau régional ou international», a-t-il noté. Abdelaziz Hakim a, en outre, démenti les accusations selon lesquelles des escadrons de la mort, issus de la Brigade Badr, alimentent les violences confessionnelles en Irak par des attaques contre la minorité sunnite. L'entretien entre Bush et Hakim survient quatre jours après celui qui a eu lieu entre Bush et Maliki, à Amman. Le président américain a prévu également de rencontrer, en janvier, le vice-président irakien, Tarek Al-Hachemi, leader de l'une des principales formations sunnites, en l'occurrence le Parti islamique. Recrudescence de la violence confessionnelle Selon des sources sécuritaires, des chiites ont été la cible mardi à Bagdad d'une série d'attaques. Un bus transportant des employés d'un organisme religieux chiite a été attaqué dans le nord de la capitale. Une voiture piégée a d'abord explosé au passage du bus, puis des hommes armés ont mitraillé le véhicule. Cette première attaque a fait 15 morts et une dizaine de blessés. Quelques minutes plus tard, une deuxième attaque a eu lieu au sud de la ville. Trois voitures piégées ont ainsi explosé à proximité d'une station-service bondée à quelques secondes d'intervalle. Bilan : une quinzaine de morts et au moins 25 blessés. Les attaques anti-chiites se sont multipliées depuis celle qui a visé, en février, un mausolée chiite dans la ville sunnite de Samarra.