La commission indépendante Hamilton-Baker a publié, hier mercredi à Washington, son rapport sur la stratégie américaine en Irak. Le rapport de la commission indépendante Hamilton-Baker sur la stratégie américaine en Irak est le fruit d'un travail de huit mois. Il a été remis mercredi au président américain Georges W. Bush. La commission d'études sur l'Irak est coprésidée par l'ex-secrétaire d'Etat James Baker et un ex-parlementaire démocrate, Lee Hamilton. En plus des deux hommes, la commission comprend un ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, une ancienne membre de la Cour suprême et un ex-ministre de la Justice. Avant la publication du rapport, quelques conclusions avaient été en partie divulguées. Selon la presse américaine, le rapport recommande le changement de la stratégie américaine en Irak et préconise l'implication de l'Iran et de la Syrie dans la recherche d'un règlement au problème ; approche refusée jusqu'ici par George W. Bush. Le groupe d'études sur l'Irak propose également que les forces américaines se désengagent au cours des douze prochains mois des missions de combat pour se consacrer à la formation de l'armée irakienne. En outre, le groupe prône un retrait progressif de l'essentiel des troupes de combat américaines d'ici au début 2008. Dans le même sens, le Premier ministre, Nouri Al-Maliki, qui a refusé la proposition du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour organiser une conférence internationale a annoncé mardi qu'il allait «envoyer des délégations dans les pays voisins» afin de préparer une «conférence régionale pour combattre le terrorisme». Le Premier ministre irakien a également programmé pour le mois prochain «une conférence de la réconciliation nationale». En revanche, le chef de la coalition chiite conservatrice Abdelaziz Hakim, qui a rencontré lundi le président américain, refuse l'idée d'un retrait des troupes américaines et le dialogue avec les pays limitrophes. «Nous avons discuté des moyens à mettre en oeuvre pour fournir tous les moyens dont les forces armées irakiennes ont besoin, en matière d'armement, de formation et pour être en mesure d'assurer la sécurité», a-t-il précisé après l'entrevue. A noter à ce propos que la situation des GI's et les forces alliées en Irak est en plus en plus déplorable. Les troupes américaines en Irak s'élèvent à quelque 140.000 militaires. Les forces américaines en Irak dénombrent chaque jour d'importantes pertes humaines et matérielles. Plus de 2.900 soldats américains et personnels assimilés sont morts depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003, selon un décompte effectué à partir des chiffres du Pentagone. Et quelque 22.000 ont été blessés. Le coût de la guerre pèse lourd sur le budget américain : il dépasse les 350 milliards de dollars. Bush, informé mardi de la teneur de ce rapport, a précisé qu'il n'était pas dans l'obligation d'en appliquer les recommandations. Il a également rappelé avoir commandé d'autres études au Pentagone et au Conseil de sécurité. Mais la percée électorale des démocrates et le désarroi des Américains de la situation en Irak devraient obliger le président américain à tenir compte de ce rapport.