Dans une lettre adressée au procureur du Roi et au président du Conseil municipal de Fès, les employés des sociétés du principal quartier industriel de Fès dénoncent "la recrudescence des agressions en tout genre". «Insécurité dans le quartier Sidi Ibrahim à Fès». C'est en substance le message d'une lettre adressée au procureur du Roi, au président du Conseil municipal de Fès, au gouverneur de la préfecture de Fès et au chef d'arrondissement de Aouinate El Hajjaj. Les plaignants ne sont autres que les employés des sociétés domiciliées dans ce quartier industriel de la capitale spirituelle du Royaume. Soit près de 220 personnes, hommes et femmes. Les signataires de la pétition envoyée aux autorités locales, se plaignent «d'une recrudescence inquiétante des agressions en tout genre». «Agressions à l'arme blanche, vols à l'arraché de jour comme de nuit, sont devenus notre lot quotidien», regrette Bouchra Hani, représentante des plaignants. «Nous avons voulu à travers cette doléance attirer l'attention des autorités locales sur une situation qui empire de jour en jour. A cause de cette situation, certaines personnes ont été contraintes d'abandonner leurs emplois de peur d'être la prochaine victime», poursuit-elle. Plusieurs témoignages font état de vols, d'autres de menaces à l'arme blanche. «Chaque jour, près d'une quinzaine d'employées viennent se plaindre à nous. Les agresseurs choisissent bien leur moment. Ils attaquent les passants soit très tôt le matin lorsque les ruelles sont presque vides, soit le soir quant il fait noir. Face à ce regain d'agressions, les gens n'ont eu d'autres choix que de dénoncer cet état de choses», raconte Naïma Maîchaâ, responsable du service personnel d'une société et l'une des signataires de la pétition. Contacté par ALM, Mohamed Rherrabi, wali de la région de Fès-Boulmane, précise qu'il ne s'agit pas d'insécurité. «Il est vrai que la délinquance existe à Fès comme dans n'importe quelle ville marocaine. Chaque plainte déposée est traitée immédiatement. En substance, ce qui s'est passé est qu'une bande de délinquants a commis des agressions dans le quartier avant le mois de ramadan. La police les a appréhendés et ils sont actuellement déférés devant la justice. Par conséquent, on ne peut pas parler de criminalité organisée», a-t-il indiqué en rassurant la population sur ce sujet. Le préfet de police de la ville de Fès, Mohamed Arous, confirme également que quelques agressions ont eu lieu effectivement dans ledit quartier. D'après lui, des plaintes relatives aux vols à l'arraché ont été déposées auprès de la police avant le mois de ramadan. «Après des investigations minutieuses, nous avons réussi à mettre la main sur une bande de cinq délinquants mineurs qui avaient à leur tête Tarik Faouaz. Ce dernier a semé la terreur dans le quartier Sidi Ibrahim, qui se trouve à côté du quartier populaire de Aouinate El Hajjaj. A son actif figurent près de 41 agressions» affirme M. Arous avant d'ajouter «qu'après l'arrestation des auteurs de ces infractions, la situation est revenue à la normale». Depuis lors, les groupes des Compagnies mobiles d'intervention (CMI) effectuent des rondes quotidiennes dans ce quartier pour assurer la sécurité de la population.