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Médecine : pour un statut fiscal adapté
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 10 - 08 - 2006

Ophtalmologue connu, Mohamed Chehbi réalise à titre gracieux des opérations de cataracte au Maroc et en Afrique. Décoré récemment par le président Abdoulaye Wade, ce professeur qui a la fibre sociale fait une radioscopie sans appel de la médecine nationale.
ALM : L'assurance maladie obligatoire (AMO) va-t-elle régler le problème de la santé au Maroc ?
Mohamed Chehbi : D'abord, il convient de constater que les pouvoirs publics ont mis en place l'AMO avec un conseil de l'Ordre qui n'est pas légal et qui doit organiser des élections pour se renouveler. En fait, l'AMO, malgré ses avantages, introduit forcément une bonne dose de discrimination. Pourquoi ? D'abord parce qu'on ne peut pas parler de couverture sociale alors qu'une grande partie de la population marocaine restera exclue même si on a prévu le Ramed pour les gens démunis et les artisans. Et puis, les patients au Maroc ne sont pas égaux devant la médecine. Autrement dit, ceux qui se soignent dans les différentes unités du secteur privé le font pour ne pas avoir à aller dans les hôpitaux dont les structures et le mode de fonctionnement ne permettent pas de fournir des prestations dignes de ce nom. Résultat : Une médecine à plusieurs vitesses alors que celle-ci doit être partout de même qualité. Autre chose, il est grand temps d'élaborer une carte sanitaire en vue de connaître avec précision les besoins de toutes les régions du pays en différentes spécialités. En un mot, c'est une vision globale dont a besoin ce secteur vital qui souffre toujours d'une politique d'improvisation et de replâtrage.
Qu'est-ce qu'il faut faire pour inverser la tendance et améliorer la qualité de la médecine nationale ?
Pour arrêter de tirer la médecine vers le bas, il faut regarder les vrais problèmes en face. Tout le monde sait que 60 à 70% sinon plus des médecins du public opèrent dans le privé. La plupart du temps, les patients se dirigent vers l'hôpital pour qu'ils soient ensuite orientés vers les cabinets et les cliniques du privé. Le jour où le malade pourra avoir le choix entre les deux secteurs, le Maroc aura fait un grand pas en avant.
Faut-il dans ce cas fermer les structures du public puisque celles-ci, selon vous, sont peu attrayantes ?
Non, on a besoin d'hôpitaux à l'instar de tous les pays du monde. Ce qu'il faut par contre c'est faire en sorte que ces hôpitaux, aujourd'hui sous-équipés et ne fonctionnant pas à plein régime, soient gérés selon des normes rigoureuses basées sur le rendement, la motivation du personnel et l'obligation de résultat. A cet égard savez-vous que le service ophtalmologie de l'hôpital 20 août de Casablanca a fait moins d'un acte par jour en matière de chirurgie selon les statistiques de 2004 ? Pourquoi mettre plusieurs milliards dans des hôpitaux et des CHU dont la rentabilité fait défaut? Cela tombe sous le sens.
Comment améliorer justement le rendement de la médecine publique ?
A mon avis, les médecins du public ne doivent pas toucher un salaire fixe comme c'est le cas aujourd'hui. Ils ont besoin, motivation oblige, de percevoir des honoraires et des primes. C'est le seul moyen pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. Commençons d'abord par cela. Le reste suivra.
Et le médecin du privé est-il mieux loti ?
Pas du tout. Je vous donne un exemple. Dans le cadre de l'AMO, le gouvernement a privilégié un forfait en deçà du raisonnable pour certains actes comme la vésicule biliaire, la césarienne et la cataracte. Pour cette dernière opération, le forfait a été fixé à 4500 DH. Très peu. Cela veut dire que les ophtalmologues vont recourir pour rentrer dans leur frais à des produits de mauvaise qualité donc dangereux pour les yeux du patient.
Les médecins du privé sont devenus des commerçants à leur corps défendant. En vérité, ils sont traités comme tels dans les faits. Certaines cliniques paient au titre de la patente jusqu'à 500.000 DH par an. Quand il s'agit d'importer des produits opthalmologiques, c'est une taxation très lourde qui est appliquée : 68% en droits de douane et taxes cumulés pour le fil, 32,5 pour le visqueux et 20% de TVA sur les implants.
Aucune spécialité n'échappe à cette fiscalité anormalement élevée qui constitue un frein sérieux à l'investissement dans des appareils à la pointe de la technologie.
Un investissement qui doit en principe être régulier pour les praticiens et cliniciens. Pour tirer la médecine vers le haut et la débarrasser de son esprit mercantile qu'on lui reproche souvent, il est indispensable de la doter d'un statut fiscal adapté. La santé, pour ce qu'elle représente, mérite bien une réforme en profondeur.


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