Le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNML) et l'Association nationale des cliniques privées (ANCP) ont tenu une réunion, jeudi 9 mars, pour revoir à la baisse leurs propositions concernant la grille des tarifications pour l'AMO. Pour les tarifications au titre de l'AMO, les médecins revoient à la baisse leurs propositions. Depuis l'application effective de l'Assurance-maladie obligatoire, le mercredi 1er mars, et la publication de la grille des tarifications, ils n'ont pas cessé d'exprimer leur colère. Après une réunion avec le Premier ministre, Driss Jettou, les médecins exerçant dans le secteur privé ont commencé à réviser leurs positions. Et c'est lors d'une réunion jeudi 9 mars, en fin d'après-midi que ces professionnels ont décidé de revoir à la baisse leurs propositions concernant les remboursements au titre de l'AMO. Tenue à Casablanca, cette réunion a rassemblé les membres du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNML) ainsi que ceux de l'Association nationale des cliniques privées (ANCP). «La tendance est légèrement à la baisse !», tient à préciser Naciri Bennani Mohamed, président du SNML. Ces médecins, généralistes et spécialistes, ont passé au peigne fin la grille des tarifications de chaque intervention médicale (opération, réanimation, radiologie…). La proposition faite par la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) a provoqué un tollé chez le corps médical. Pour une consultation chez un généraliste, le seuil retenu est de 40 DH pour la CNOPS et 60 DH pour la CNSS, alors qu'une consultation chez un spécialiste est facturée à 60 DH pour la première et à 120 DH pour la seconde. Lors de cette réunion, les médecins, qui avaient exigé les tarifs de 150 et 200 DH pour les deux consultations respectives, devaient réduire leurs prétentions. La différence ne devrait pas dépasser une dizaine de dirhams. Par ailleurs, la publication de la liste des médicaments remboursables au titre de l'AMO a suscité une vague de réactions. En effet, cette liste exclut un bon nombre de médicaments chers (voir ALM n°1001). «Ce sont les citoyens qui vont souffrir le plus de l'application de ces décisions. Il faut focaliser l'attention sur la santé des malades», lance Farouk Iraqi, président de l'ANCP. Pour calmer les esprits, les responsables de l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) assurent que « la liste des médicaments admis au remboursement au titre de l'AMO publiée par arrêté ministériel est une première mouture qui n'est pas définitive». La révision de cette liste par les différents intervenants dans le secteur de la santé est prévue dans les mois prochains. Les négociations entre les prestataires de services et les gestionnaires vont s'accélérer durant les prochains jours. Le compte à rebours commence et les deux parties doivent parvenir à un accord. Cette nouvelle décision de la part des médecins privés intervient à deux semaines de la date fatidique. Le délai des négociations expire le dimanche 26 mars. Au-delà de cette date, ni les prestataires de services ni les gestionnaires n'auront voix au chapitre. La loi prévoit qu'en l'absence d'un accord consensuel établi par les parties prenantes, les pouvoirs publics pourront agir par arrêté et fixer la tarification. C'est donc le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, qui va trancher ce dossier. Le Syndicat national des médecins du secteur libéral compte soumettre sa nouvelle copie à l'Agence nationale de l'assurance-maladie (ANAM) ce week-end..