C'est au 1er août dernier qu'a été arrêtée la date-butoir pour la fixation du système national de tarification concernant l'AMO (assurance-maladie obligatoire). Les tractations entre les différentes partenaires semblent donc avoir porté leurs fruits Il y a déjà plusieurs semaines que le ministre de la Santé devait trancher dans le dossier épineux du système de tarification national relatif à l'AMO (assurance-maladie obligatoire). Enfin, le département a pris l'initiative de fixer comme date-butoir le 1er août dernier pour décréter la nouvelle tarification, que les différents acteurs aboutissent à un consensus ou non. Les différents partenaires ont ainsi fini par arriver à un arrangement. Chacune des parties a, en effet, accepté des concessions pour aboutir à une entente qui, grosso modo, arrange tout le monde. Les 24 et 25 juillet dernier, les prestataires de services et les organismes gestionnaires se sont quasiment mis d'accord sur l'élaboration d'une convention nationale pour rediscuter des propositions. Celle-ci comprend un volet relatif aux tarifs qui serviront comme base de remboursement. Ce sont ceux proposés par l'ANAM (Agence Nationale de l'Assurance Maladie), soit 80 DH pour les consultations d'un généraliste et 150 DH pour un spécialiste. Auparavant, les prestataires de soins refusaient ce niveau de prix arguant du fait qu'il y a un minimum vital en-dessous duquel ils ne peuvent descendre. Pourtant, tout semble converger aujourd'hui sur le niveau de prix de l'ANAM. A l'heure où nous mettions sous presse, les personnes qui négocient au nom des prestataires de soins ont bénéficié d'un délai de 48 heures pour soumettre ces propositions au reste des instances concernées et remettre leur réponse à l'ANAM. Les médecins et les cliniques ont donc fini par céder sur certaines de leur position. Eux défendaient une base de remboursement de 100 DH pour la consultation chez généraliste et 180 DH chez le spécialiste. Un dossier enfin débloqué Que s'est-il donc passé pour que les prestataires de service acceptent cette tarification ? Il y a quelques mois, leur entêtement sur les tarifs qu'ils proposaient a été nuancé en ce sens qu'ils se disaient prêts à accepter les prix de l'ANAM sous certaines conditions. Il fallait que les pouvoirs publics oeuvrent, entre autres, à mettre fin à l'exercice illégal de la médecine, au dirigisme et aux conventions individuelles avec des organismes. Selon les discussions tenues lors des dernières réunions, une promesse aurait été donnée pour aller dans ce sens. Les organismes gestionnaires n'y verraient pas d'inconvénients. Ils pourraient refuser, par exemple, de donner un accord sur une prise en charge d'un patient si le médecin n'est pas autorisé à exercer dans le privé. Ils refuseront de rembourser des médicaments qui n'ont pas été prescrits sur ordonnance… «Nous ne sommes pas totalement satisfaits, mais nous soulignons tout de même la prise en compte de certaines de nos doléances qui ont été retenues. A titre d'exemple, la liste des médicaments sujets à remboursement a été élargie», souligne le Dr Bennani, président du syndicat national des médecins du secteur libéral. Il note également que les négociations ont abouti à un élément non négligeable, celui portant sur la constitution d'une commission de suivi sous l'égide de l'ANAM. Elle comprend les organismes gestionnaires et les prestataires de services. «Elle se réunira une fois par mois pour veiller à la bonne mise en marche de l'AMO. Si jamais nous relevons des dysfonctionnements, nous pourrons alors rectifier le tir». Le dossier semble sortir du tunnel.