Pour Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), jusqu'à ce jour, le Maroc n'a enregistré aucun cas de grippe aviaire. Mais la filière souffre déjà de la psychose, qui en vérité n'a pas lieu d'être. La grippe aviaire existe-t-elle au Maroc ? Youssef Alaoui : Jusqu'à hier soir, et nous suivons d'ailleurs la situation épidémiologique au jour le jour, il n'y a aucun foyer de grippe aviaire au Maroc. Jusqu'à ce jour, nous n'avons détecté aucun cas de la maladie. Quelles sont les mesures prises par la FISA pour faire face à une éventuelle présence de la grippe aviaire ? Nous nous sommes inscrits dans les mesures du gouvernement. Notamment en ce qui concerne le confinement de la volaille et la vaccination des oiseaux sauvages dans les zones humides. L'installation d'un périmètre de sécurité fait également partie des mesures instaurées par le gouvernement et sur lesquelles nous sommes entièrement d'accord. Pourquoi le gouvernement a-t-il décrété le confinement de la volaille alors qu'officiellement il n'y a pas de grippe aviaire au Maroc ? C'est une mesure tout à fait normale. Plus la migration des oiseaux sauvages s'approche plus on décrète des mesures pour éviter tout risque de contamination. Le Maroc n'est pas le premier pays à décider du confinement de la volaille sans qu'il y ait de cas de grippe aviaire. En France également, plusieurs semaines même avant que le premier cas de grippe aviaire ne soit déclaré, le gouvernement français avait imposé le confinement de la volaille dans plusieurs zones du pays. Il s'agit en fait d'une action purement préventive. Quel sera l'état du secteur avicole au cas où la grippe aviaire serait déclarée au Maroc ? Déjà, avant qu'aucun cas de grippe aviaire ne soit déclaré, le secteur avicole national connaît une chute de 20 à 30 % de la consommation. En terme financier, c'est comme si la grippe aviaire existait déjà au Maroc. Nous nous attendons d'ailleurs à ce qu'il y ait un accompagnement financier de la part du gouvernement. La FISA a t-elle pensé à mener des actions de sensibilisation ? Depuis que la menace de la grippe aviaire est là, la FISA assure un encadrement auprès des éleveurs. Nous avons, par ailleurs, organisé plusieurs séminaires sur la question. Mais il faut éviter d'installer la confusion et l'amalgame chez le consommateur. En effet, l'influenza aviaire tue l'oiseau et non l'homme. Et ce qu'il faut aussi savoir, c'est que cette maladie se transmet par les voies respiratoires et non par la consommation. Les gens peuvent donc manger de la volaille et des oeufs sans aucun risque.