La constitution du pôle «haraki» annonce-t-elle la fin d'une conjoncture politique marquée par les divisions des partis ? Rien n'est totalement acquis, mais la démarche de l'union est prometteuse. Trois partis de la Mouvance populaire ont tenu samedi dernier, une réunion en commun de leur Comité central. Il s'agit du MP ( Mouvement populaire), conduit par Mohamed Laenser, du MNP (Mouvement national populaire), de Mahjoubi Ahardane et de l'Union démocratique( UD), présidée par Bouazza Ikken. Ces trois formations, avec trois autres partis sont issues d'une même famille. Officiellement, le Mouvement populaire est né en 1958, suite à l'assassinat de Abbès Msaâdi, en janvier 1957. Le premier noyau populaire s'est constitué, le 13 avril 1958 au domicile de Lahcen El Youssi, ministre de l'Intérieur à l'époque. Ont participé à cette réunion, neuf personnes dont Mahjoubi Aherdane, Abdelkrim Al Khatib, Haddou Berkach, Houcine Hassoun, Mohamed Derbani et Abdelkader Ben Lahcen. Le Congrès constitutif de ce parti s'est tenu à Rabat, du 9 au 11 novembre 1959. Le 4 octobre 1966, suite aux tractations qui ont eu lieu au sein du Parlement, notamment depuis la motion de censure de 1964 et l'état d'exception déclaré le 7 juin 1965, Dr. Elkhatib est exclu du parti. Une année plus tard, il constitue sa propre formation, le Mouvement populaire démocratique constitutionnel. Dans les années 80, Ahardane est exclu, à son tour du Mouvement populaire. Quelques années après, soit en 1991, il créa le Mouvement national populaire, lequel va donner naissance à son tour au MDS ( Mouvement démocratique et social) de Mahmoud Archane,en 1996, de l'Union démocratique présidée par Bouazza Ikken, en 2001 et Al Ahd de Najib Oiuazzani, en 2002. Ce dernier a rejoint l'Alliance socialiste, constituée par le PPS (Parti du progrès et du socialisme) et le PSD (Parti socialiste démocratique), confirmant une prise de distance amorcée quelques semaines avant les élections législatives du 27 septembre 2002, par le bloc MP, MNP et UD. Les élections précitées ont donné au parti de Mohand Laenser 27 sièges, à celui de Mahjoubi Ahardane, 18 et à la formation de Bouazza Ikken 10 sièges, plaçant ainsi cette mouvance à la première place au sein de la Chambre des représentants, avec 55 sièges. Cette supériorité va se confirmer à l'occasion des élections communales, et régionales et au niveau des élections concernant les grandes villes. Il ne reste, donc, plus qu'à aller de l'avant dans cette voie d'unification, entamée en juillet 2002 avec la bénédiction de Abdelkrim Al Khatib, secrétaire général actuel du Parti de la justice et du développement. Mais, force est de constater qu'il y a encore un bout de chemin à parcourir. Car, au vu de l'organisation interne du Parlement, il vaudrait, sans doute, mieux, avoir trois groupes dans chaque chambre de cette institution élue qu'un seul groupe, notamment en termes d'atouts : bureaux, équipements, personnel, et représentativité au niveau des commissions et des bureaux.