Un ressortissant libérien, membre d'un réseau d'escrocs, a été condamné à 3 ans de prison ferme. L'enquête est toujours en cours pour mettre les autres membres de la bande hors d'état de nuire. Un avocat est tombé entre les griffes d'escrocs subsahariens. L'histoire a commencé à Rabat, où il les a rencontrés pour la première fois. Avec une élégance remarquable, ils lui ont expliqué qu'ils sont issus de familles ivoiriennes bourgeoises et qu'ils avaient quitté leur pays natal à cause de la guerre. «Nous avons fui les conflits qui ravagent notre pays», lui a confié l'un d'eux. Cet avocat du barreau d'El Jadida est retourné à la capitale des Doukkalas, mais sans rompre contact avec les jeunes subsahariens installés à Rabat. Au fil des jours, leur relation s'est consolidée. Un jour, l'un des jeunes Subsahariens, nommé Hassan, lui a téléphoné. Il lui a annoncé qu'il veut lui confier un secret. Quel est ce secret ? Il lui a dévoilé avoir détourné une grande somme en euros. Pour que les billets d'argent ne soient pas visibles, lui a-t-il précisé, il les a aspergés d'un produit chimique de couleur noire. Ce dernier, ajoute-t-il, ne disparaîtra que par l'utilisation d'un produit liquide particulier qui coûte cher. «Je veux que tu me prêtes une somme d'argent pour acheter le produit». L'avocat lui a donné alors 130 mille dirhams tout en gardant, à titre de garantie, la caisse renfermant une partie des billets. Quelques jours plus tard, le jeune africain a rejoint l'avocat, à El Jadida, avec à la main une bouteille brisée. Et il lui a expliqué avoir acheté une infime quantité du précieux liquide chimique susceptible de rendre les billets d'euros authentiques, mais la bouteille s'est cassée après être tombée par terre. Il lui a précisé qu'il est arrivé à amasser une quantité en utilisant du coton et arrivé à remplir pas moins d'un demi-verre. Cette quantité lui a permis de nettoyer des billets d'euros de l'ordre de 15 mille dirhams. Il ajoute que des bouteilles de ce liquide magique se trouvent dans les ambassades européennes à Rabat, mais qui coûte chacune 520 mille dirhams. Après quoi, il l'a supplié de lui prêter encore une fois une somme d'argent. Rencontre du jeune Subsaharien avec l'avocat à Rabat où ils se sont donnés rendez-vous. A côté de l'ambassade de Côte d'Ivoire, ils attendaient l'arrivée d'une tierce personne. Un quart d'heure plus tard, la personne concernée arrive à bord d'une voiture de marque Hunday. Il leur a confié une bouteille du liquide magique et a reçu une mallette renfermant 200 mille dirhams avant de partir. Le jeune subsaharien a donné la bouteille à l'avocat et lui demande de l'emmener avec lui pour nettoyer les billets d'euros qu'il garde chez lui. Seulement après cette rencontre, le jeune Subsaharien n'a plus donné signe de vie. Il fallait attendre trois mois pour que l'avocat reçoive un coup de téléphone. «Je suis l'ami de Hassan. Il a été arrêté en Côte d'Ivoire et il m'a chargé de l'affaire des billets d'euros», lui a expliqué son interlocuteur à l'autre bout du fil. Cet homme s'est présenté comme un ressortissant libérien. Après avoir fixé un rendez-vous, l'avocat et le Libérien se sont rencontrés. Celui-ci a prétendu que le liquide qu'il garde chez lui est devenu périmé et qu'il dispose d'une poudre blanche efficace pour nettoyer les billets d'euros. Seulement, a-t-il ajouté, la quantité dont il dispose est insuffisante et qu'il a besoin d'argent pour en acheter. L'avocat lui a demandé de le rejoindre deux jours plus tard. Ayant finalement compris avoir été victime d'une grosse escroquerie, il s'est avisé d'alerter la police qui a fini par arrêter le jeune Libérien, répondant au nom de Morris, âgé de 25 ans. Traduit devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, il a été condamné à 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 2000 dirhams. L'enquête est toujours en cours pour mettre les autres membres de la bande hors d'état de nuire.