N'en déplaise aux détracteurs et malgré les attaques méthodiques, le Souverain annonce le maintien du cap Elections, partenariats étrangers, attaques contre les institutions…Le discours royal prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l'occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a mis les points sur les I. C'est un Souverain révolutionnaire qui s'est adressé à la nation, dévoilant les contours d'un Maroc nouveau. Dans ce sens, le Souverain a indiqué que «la commémoration de la Révolution du Roi et du peuple est une occasion privilégiée pour que notre Nation se remémore avec exaltation les valeurs de sacrifice et de loyauté qui lui permirent de renouer avec la liberté et l'indépendance». Pour SM le Roi, «plus qu'un événement historique figé dans le temps, cette Révolution, toujours en constante régénérescence, ne cesse d'inspirer, à des générations de citoyens, l'amour authentique de la patrie et, par corollaire naturel, l'ardeur à défendre le pays, ses institutions, ses symboles sacrés». Actualité oblige, le discours royal a abordé les élections. «Cette célébration qui advient à quelques jours des prochaines élections, coïncide avec le lancement d'une nouvelle génération de réformes et de projets, prévue dans le cadre de la mise en œuvre du Modèle de développement et du Pacte national pour le Développement. Par la tenue simultanée des scrutins législatif, régional et local, l'échéance attendue atteste l'enracinement de la pratique démocratique dans notre pays et confirme le niveau de maturité du système politique marocain», a expliqué SM le Roi précisant que «les élections, loin d'être une fin en soi, constituent un levier pour la mise en place d'institutions crédibles dont la vocation est de servir l'intérêt général, de plaider les Causes nationales. De fait, Notre conviction est que l'Etat tire sa force de ses institutions, de l'unité et de la cohésion de ses composantes nationales. Ce sont précisément les atouts dont nous nous prévalons pour défendre notre pays face à l'Adversité, aux crises, aux menaces». Un Etat séculaire Le deuxième sujet abordé par le Souverain a concerné les attaques méthodiques orientées contre le Royaume qui a été la cible de la part de certains pays et d'organisations notoirement hostiles à notre nation. «Le Maroc est visé du fait qu'il est un Etat pleinement constitué depuis plus de douze siècles, outre une histoire amazighe au long cours, et que depuis plus de quatre siècles il est gouverné par une monarchie citoyenne, présidant à la destinée du pays et la façonnant dans une symbiose totale entre le Trône et le peuple», a fait savoir le Souverain ajoutant que «le Maroc est aussi visé pour sa sécurité et sa stabilité, ces biens particulièrement précieux en ces temps de convulsions et de soubresauts qui agitent le monde. Néanmoins, la bonne réputation du Maroc, sa place indiscutable dans le concert des nations, ainsi que son réseau relationnel large et dense, en font un pays digne de confiance et lui confèrent une solide crédibilité aux échelles régionale et internationale». Le discours royal a attiré l'attention sur le fait que le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée. «Agrippés à des positions préétablies et à des considérations obsolètes, les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume ne souhaitent pas que le Maroc demeure la nation libre, forte et influente qu'il a toujours été. De plus, quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d'influence dans la région maghrébine», a dit SM le Roi faisant savoir que «certains de leurs dirigeants ne saisissent pas encore que le problème ne réside pas dans les régimes des pays du grand Maghreb, mais bien dans les leurs, toujours teintés d'un passéisme désespérément rétif aux évolutions du temps». Un changement dans la continuité Selon SM Le Roi, «d'aucuns prétendent que le Maroc est ainsi assailli parce qu'il aurait changé son orientation politique et stratégique, ainsi que son modus operandi dans le traitement de certaines questions diplomatiques. Il n'en est rien. Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu'il n'accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés. Corrélativement, il s'attache à fonder des relations solides, constructives et équilibrées, notamment avec les pays voisins». Pour le Souverain, «c'est cette même logique qui commande nos choix dans la relation que nous entretenons actuellement avec notre voisin l'Espagne. Certes, ces relations ont traversé récemment une crise sans précédent qui a fortement ébranlé la confiance mutuelle et a soulevé plusieurs interrogations sur leur devenir. Néanmoins, nous avons travaillé avec la partie espagnole, dans le plus grand calme, la clarté la plus totale et un esprit de responsabilité». SM Le Roi a ainsi annoncé que «Nous avons à cœur de renforcer les fondements classiques qui sous-tendent ces relations, à la faveur d'une compréhension conjointe des intérêts de nos deux pays voisins. D'ailleurs, J'ai suivi personnellement et directement le processus de dialogue ainsi que l'évolution des discussions. Le but n'était pas seulement de trouver une issue à cette crise, mais aussi de saisir l'opportunité pour redéfinir les bases et les paramètres qui régissent ces relations. Avec un optimisme sincère, Nous formons le souhait de continuer à œuvrer avec le gouvernement espagnol et son président, Son Excellence Pedro Sanchez, afin d'inaugurer une étape inédite dans les relations entre nos deux pays. Désormais, celles-ci devront reposer sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements. Le même esprit sous-tend les relations de partenariat et de solidarité entre le Maroc et la France, étayées par les solides relations d'amitié et d'estime mutuelle qui M'unissent à son Président, Son Excellence Emmanuel Macron». Sánchez a exprimé sa gratitude à SM le Roi du Maroc lors d'une visite au centre d'accueil pour déplacés afghans de la base aérienne de Torrejón de Ardoz (Madrid) en compagnie du président du Conseil européen, Charles Michel, et de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. «Nous sommes des alliés, des voisins et des frères, et par conséquent, nous nous félicitons de ces mots car, basés sur la confiance, le respect et la collaboration présente et future, nous pouvons construire une relation sur des bases beaucoup plus solides que celles que nous avons eues jusqu'à présent», a-t-il déclaré. Les propos de Sánchez sont venus en réaction au discours à la nation prononcé ce vendredi par le Souverain, dans lequel il a indiqué qu'il espère continuer à «travailler» avec le gouvernement espagnol après la «crise sans précédent» qui a marqué les relations bilatérales ces derniers mois.