L'ouvrage intitulé «La Septième Porte – Une histoire du cinéma au Maroc de 1907 à 1986», du grand cinéaste, poète et romancier Ahmed Bouanani voit enfin le jour. Publiée pour la première fois 33 ans après son écriture, cette œuvre majeure est la seule que l'auteur souhaitait explicitement voir paraître avant sa mort. Elle est parue grâce aux efforts menés par une équipe éditoriale composée d'Omar Berrada, chercheur et traducteur, Touda Bouanani, artiste vidéaste et fille de l'auteur, Ali Essafi, réalisateur, et Marie Pierre-Bouthier, docteure en cinéma. «La Septième Porte est un texte hybride au souffle prodigieux. C'est un livre d'histoire qui se lit comme un roman d'aventure, le roman haletant d'une naissance semée d'obstacles: la naissance inachevée d'un cinéma national. C'est, mise en récit, la quête enthousiaste et contrariée d'un art qui sache à la fois honorer la mémoire collective et façonner les images d'un avenir partagé», écrit Omar Berrada. En effet, ce livre composé de 344 pages s'ouvre sur un hommage à Mohamed Osfour, pionnier du septième art. Ahmed Bouanani suit ensuite une trame chronologique, distingue longs et courts métrages, propose en annexe un dictionnaire des cinéastes, insiste sur l'importance de la création en 1980 d'un fonds de soutien, véritable «ligne de démarcation» entre les «balbutiements» de 1956 à 1980 et la consolidation d'une production nationale. Comédiens, scénaristes, structures de soutien, revues, festivals et censure... il s'intéresse autant aux œuvres qu'aux conditions de leur production. «La Septième Porte est une œuvre palimpseste. Après deux ébauches en 1966-67 et 1968, Bouanani entreprend une vaste monographie, qu'il rédige en 1982, puis réorganise et réécrit en 1984 et 1987. La présente édition reprend la dernière version, manuscrite de la Septième Porte: celle de 1987. A part quelques ajouts, elle est extrêmement proche de celles de 1984. Nous avons ponctuellement intégré quelques variantes significatives présentes dans les versions antérieures. Nous les avions signalés dans certains passages rayés par l'auteur que nous avons choisi de conserver, ainsi que les titres de section que nous avons pris l'initiative d'ajouter lorsqu'ils étaient absents du manuscrit», explique l'équipe éditoriale dans la notice du livre.