La quarantaine, Nadia Yassine se veut le visage moderne d'Al Adl Wal Ihsane. Parfaitement bilingue, la fille du Cheikh ne cesse de faire les yeux doux aux médias, au risque de déraper. profil. Mardi 28 juin dans l'après-midi, le tribunal de première instance de Rabat était bondé de monde. Une seule vedette pour ce show politico-judiciaire, Nadia Yassine, fille du Cheikh Abdessalam Yassine, chef de file du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane qui assistait à la première audience de son procès. La quarantaine à peine et grand mère déjà, la fille du Cheikh, voile de rigueur mais maquillage discret tout de même, se veut être une façade moderne de ce mouvement islamiste toléré mais non reconnu. S'exprimant dans un français hérité de ses années de scolarité au lycée Descartes à Rabat, cette mère de quatre enfants ne s'est jamais cachée d'épouser les idées de son père. La porte-parole n'a ainsi pas la langue dans la poche, ses critiques n'ayant épargné personne, monarchie, Premier ministre, gouvernement, partis politiques, parlement. Bref, elle semble avoir l'allergie de tout ce qui est makhzénien et n'hésite pas à hausser le ton à chaque occasion. Et elles sont nombreuses, ces occasions qu'elle saisit pour mettre en avance ses penchants républicains, à l'instar de cette sortie médiatique sur les colonnes de l'hebdomadaire Al Jarida Al Oukhra qui lui a valu le procès en cours actuellement. C'est que la fille du Cheikh Yassine adore la médiatisation acceptant volontiers les apparitions dans la presse écrite comme à la télévision, nationales ou étrangères. Une présence continuelle dans les médias qui a fait d'elle la porte-parole du mouvement. Le Makhzen est un mot qui revient souvent dans les propos que Nadia Yassine tient au Maroc ou à l'étranger, à l'image de cette grande conférence sur l'islam à laquelle elle a participé en avril dernier aux Etats-Unis.