Nadia Yassine et les adeptes de l'association de son père ont profité de la deuxième audience de son procès pour une nouvelle démonstration de force. Le procès a de nouveau été reporté à une date qui sera fixée ultérieurement par la justice. Le procès de Nadia Yassine, poursuivie pour atteinte à l'institution monarchique suite à son interview controversée accordée à "Al Oussbouîa Al Jadida ", a été reporté à une date ultérieure qui sera fixée par les juges de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Rabat. Cette après-midi du mardi 14 mars 2006 et la tenue de cette deuxième audience du procès de Nadia Yassine la "républicaine" ont été marquées par une autre démonstration de force de la part des membres d'Al Adl Wal Ihsane au quartier r'bati de l'Océan qui abrite les locaux du tribunal de première instance. De nouveau, vers 14H00, Nadia Yassine, dans une tentative d'intimidation désespérée, a tenu à débarquer à plusieurs dizaines de mètres du tribunal pour pouvoir se faire escorter par des centaines d'adeptes de l'association de son père. Le célèbre rituel d' Al Adl Wal Ihsane était de la partie. Les adlistes, en plus de pancartes avec slogans en différentes langues, ont imité la fille de leur leader qui portait sur la bouche un autocollant marqué d'une croix rouge en guise de protestation contre la liberté d'expression "bafouée" et un procès qualifié de "politique". C'est tout le tribunal qui se trouvera cerné par les militants d'Al Adl avant que Fathallah Arsalane ne congédie les troupes de Cheikh Yassine en les remerciant de leur "mobilisation" pour que commence une nouvelle confrontation : échange virulent entre la cour et une partie des quarante avocats qui ont afflué de Casablanca et Settat pour la défense de Nadia Yassine. Ils ont contesté le fait de ne pas avoir convoqué cette dernière à l'adresse communiquée à la justice. Près d'une heure plus tard, la cour décidait le report. Le show d'Al Adl ne s'arrêtera pas là. Un groupe de journalistes sont conviés à une conférence de presse au siège de l'association à Salé. Au lieu des questions-réponses habituelles, les présents auront droit à un communiqué de Nadia Yassine qui prétexte une manifestation à laquelle les adlistes devaient prendre part. Dans ce communiqué, Nadia Yassine tire à boulets rouges sur la justice marocaine et invoque de nouveau la liberté d'expression. La cour qui la juge y est comparée aux "tribunaux d'inquisition", pas moins. Ce mardi après-midi, Al Adl Wal Ihsane a réussi un parfait remake du show orchestré à l'ouverture du procès de la fille de Yassine le 28 juin 2005. Les mêmes ingrédients étaient de la partie. De retour des Etats-Unis après sa sortie provocatrice à l'université de Berkley, Nadia Yassine avait affirmé dans une interview à «Al Oussbouîa Al Jadida» que la monarchie n'était pas «une fatalité» pour les Marocains et que la fin du régime était proche. Un grand délire. Nadia Yassine est poursuivie en vertu des articles 41, 67 et 68 du Code de la presse. Elle risque une peine de prison de trois à cinq ans assortis d'amendes allant de 10.000 à 100.000 dirhams.