La fille et porte-parole du dirigeant d'Al Adl Wal Ihssane, Cheikh Yassine, cherche à succéder à son père à la tête du mouvement islamiste interdit. Nadia Yassine, fille et porte-parole de cheikh Abdesslam Yassine, le dirigeant spirituel du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane, a multiplié, ces derniers temps, les voyages à l'étranger. En Europe, comme aux Etats-Unis où elle a effectué dernièrement une tournée, elle a multiplié les déclarations sulfureuses où elle dénonce la situation de son mouvement au Maroc qu'elle tente de faire apparaître comme un cas de violation de la liberté d'opinion et d'expression. Après avoir affiché publiquement à travers un entretien à un hebdomadaire de la place la volonté de son mouvement de voir le Maroc devenir une république islamique. Cette même thèse, elle l'a vendue à maintes reprises à certains médias occidentaux notamment en Espagne et aux Etats-Unis. En France, par contre, son discours n'a pas trouvé preneur. A l'exception, évidemment, de Jean Pierre Tuquoi. Une exception pas étonnante. Parfaitement bilingue, elle veut incarner la modernité au sein du mouvement interdit tout en peaufinant son image auprès de certains pays étrangers dans l'espoir inavoué de succéder à son père. Visage souriant, soigneusement maquillée mais sans jamais se départir de son voile, elle aime voir sa photo dans la presse étrangère comme pour signifier à la garde rapprochée de son père qu'elle bénéficie de la sympathie au-delà des frontières. Tant de choses ont été écrites sur cette femme qu'on présente parfois comme la future héritière de cheikh Yassine. Toutefois, le charme de Nadia Yassine n'opère pas sur tout le monde. Dans un article paru dans le quotidien français "Libération", la journaliste José Garçon résume la stratégie de l'égérie d'Al Adl Wal Wal Ihssane en quelques lignes : « Incarné par Nadia Yassine, la fille du cheikh, le mouvement interdit Justice et bienfaisance cherche à polir son image à l'étranger. » En passant en revue les prises de position de la porte-parole du dirigeant spirituel d'Al Adl Wal Ihssane, José Garçon souligne un point important. « La dirigeante islamiste est encore moins diserte sur le programme précis de son mouvement et sur son mode de gouvernance. C'est le seul sujet où une solide langue de bois se substitue à des détails qui pourraient fâcher », écrit la journaliste. Pourtant c'est sur ce point précis que la première dame des islamistes d'Adl Wal Ihssane doit avoir un discours clair et net. C'est facile de dénoncer, de critiquer, d'accuser à tort et à travers un système politique d'un pays. Avant de se dire démocrate, il faut d'abord l'être et prouver son attachement à la démocratie. Nadia Yassine, le sait. Mais sur ce sujet, elle préfère brouiller les pistes. À part cela, elle se donne la liberté de débattre de tous les sujets. Elle affirme avoir un discours sur la politique, l'économie, la réforme constitutionnelle, les relations internationales et les malaises sociaux… Elle est experte en tout. Pourtant, toute la littérature d'Al Adl Wal Ihssane ne met sur la table du débat national aucune idée concrète ayant une vraie portée socioéconomique. Tout se repose sur le rêve, la vision et les délires du cheikh. Tantôt, elle loue les nouveautés apportées par le nouveau code de la famille,tantôt elle les critique. Elle dénonce la violence un jour et le lendemain elle fait l'apologie des actions terroristes du Hamas même si ce dernier fait des victimes civiles. Cependant, toutes ses sorties médiatiques ont un point commun : la provocation. La provocation dans le seul but d'être sous les feux des projecteurs. Nadia Yassine veut être une star. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir. Nadia veut jouer dans la cour des grands. Pour ce faire, elle n'hésite pas à accepter l'invitation américaine de se rendre aux Etats-Unis, le "diable américain".