Le cashless a été sujet à débat lors du dernier webinaire organisé par PortNet. SA en collaboration avec Tijara 2020. Des opérateurs nationaux ont été au rendez-vous pour parler des enjeux et perspectives de la dématérialisation des paiements dans le commerce et distribution. Il ressort que les acteurs du secteur en concertation avec le ministère de tutelle se penchent actuellement sur l'élaboration d'un projet de convention visant à mettre en place des forums de formation au niveau des régions pour accompagner les commerces de proximité dans la transition vers la dématérialisation des transactions commerciales. La crise sanitaire a démontré le rôle important que revêtent le digital et les moyens de paiement à distance dans ce secteur qui captent 1,6 million d'emplois et environ 9% du PIB national. «Cette crise a contribué au changement d'habitude au niveau des consommateurs et à une prise de conscience chez les acteurs du secteur aussi bien pour le commerce moderne que pour le commerce traditionnel», indique dans ce sens Rachid Sarrakh, représentant le ministère de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique à ce débat. Le webinaire a été en effet l'occasion d'étaler la vision de la tutelle en vue de relancer le secteur du commerce en cette conjoncture particulière. Le plan de relance du secteur défini sur le cap 2021-2023 compte parmi ses axes la modernisation inclusive du commerce à travers la digitalisation. «L'objectif étant de consolider les meilleures pratiques commerciales à travers la digitalisation», fait savoir le responsable qui énumère dans ce sens 3 projets. Le premier concerne en effet la mise en place d'un incubateur pour accompagner l'innovation dans le commerce. Il s'agit en effet d'accompagner les startups dans le domaine du digital pour proposer des solutions simples et simplifiées aux commerçants. Le deuxième projet porte sur la mise en place d'un pacte pour la digitalisation visant notamment le commerce de proximité. «C'est un projet sur lequel on est en train de travailler en partenariat avec Maroc PME et les Chambres de commerce», fait savoir M. Sarrakh. Le troisième projet vise quant à lui la généralisation du mobile paiement. Ce dispositif est mené par Bank Al-Maghrib, les Chambres de commerce et les associations des commerçants. D'autres volets sont identifiés dans le cadre de ce plan de relance, en l'occurrence la promotion de l'économie numérique, le renforcement de l'infrastructure et du capital humain dans le secteur digital ainsi que la promotion du mouvement consumériste et la protection des consommateurs. Il est à souligner que l'usage du cash reste dominant dans ce secteur. De même, d'autres freins psychologiques persistent entravant l'accélération de la transition digitale dans ce secteur. On relève dans ce sens la réticence des petits commerces à adopter les moyens de paiement électroniques par peur de traçabilité et de fiscalité, le niveau faible des équipements en termes de TPE et moyens de paiement ainsi que la méfiance des consommateurs par rapport au système de paiement en ligne. D'où la nécessité de sensibiliser aux avantages du paiement électronique. En effet, la sensibilisation est le moyen pour lever ces appréhensions. En témoignent les retombées des actions de terrain menées par le ministère et la banque centrale pour la promotion du mobile paiement au niveau de trois périmètres régionaux, à savoir Ben Guerir, FèsMeknès et Azilal. Notons que dans le cadre de la promotion du paiement mobile, Bank Al-Maghrib et les acteurs de cet écosystème ont mis en place des incitations pour encourager les commerçants à adopter ce mode de paiement en les rendant des agents détaillants pour les établissements de paiements et banques partenaires ou encore l'incitation fiscale agréée par la DGI portant sur un moratoire de 5 ans au profit des commerçants qui se mettront au paiement mobile.