Le CMI va équiper les distributeurs adossés à Tijara 2020 en terminaux d'acceptation de paiement mobile. Par Y. Seddik
Le secteur des paiements numériques a connu de nombreuses innovations au cours des dernières années, notamment les paiements en temps réel, les portefeuilles mobiles et les paiements mobiles P2P. En 2020, les paiements électroniques représentent près de 726 milliards de transactions dans le monde, un chiffre en forte progression, porté en premier lieu par les pays émergents. Au Maroc, la généralisation du paiement électronique à l'ensemble des transactions et des secteurs, singulièrement celui du commerce et de la distribution, constitue encore un véritable défi. Pour Mikael Naciri, Directeur général du CMI, la principale crainte des commerçants de proximité est la traçabilité. «Une appréhension non justifiée et qui a trouvé une solution dans l'exonération et un moratoire de 5 ans sur le chiffre d'affaires réalisé en électronique», indique-t-il. En effet, les canaux de paiement électronique peinent à se généraliser dans le secteur de la distribution malgré la multitude d'avantages qu'ils représentent. CMI et Tijara 2020 s'allient Pour pallier cette problématique, le Centre monétique interbancaire (CMI) et la Fédération Tijara 2020, qui regroupe les principaux distributeurs de produits de grande consommation, sont en train de finaliser la signature d'une convention pour, entre autres, l'équipement de la flotte des distributeurs commerciaux en terminaux d'acceptation du paiement mobile. Par ailleurs, indique Naciri, «pour ce qui est des FMCG (biens de grande consommation), les discussions sont en cours au niveau du GIE paiement mobile pour que l'on puisse avoir un interchange (ou commission : ndlr) dédié et spécifique à ces acteurs qui brassent de grands volumes. C'est pour cela qu'il y a un effort à faire de la part des émetteurs de wallets pour qu'ils acceptent un interchange beaucoup plus bas que les 0,4% lorsqu'il s'agit du commerce B2B. C'est exactement ce qui a été fait avec PortNet». Les projets du ministère du Commerce Du côté du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, Rachid Sarrakh, chef de Division du commerce de proximité, indique que «l'un des axes du plan de relance 2021-2023 concerne la modernisation inclusive du secteur du commerce à travers la digitalisation». 3 projets sont actuellement en cours, dont la mise en place du «Moroccan Retail Tech builder». Un incubateur qui va accompagner les start-up dans le secteur du commerce. Le deuxième volet portera sur la mise en place d'un pacte «TI» pour la digitalisation du commerce de proximité, en concertation avec Maroc PME et les chambres de commerce. Enfin, un projet concernera la généralisation du mobile paiement, mené conjointement avec la Banque centrale et les chambres de commerce.