L'épouse accuse son mari d'avoir tué leur fœtus. Le mis en cause clame son innocence. C'est à la justice désormais de se prononcer pour qu'éclate enfin la vérité. L'affaire a été portée devant le substitut du procureur général de Rabat, au cours de la semaine écoulée. Un procès s'en est suivi qui a permis de relater la triste histoire d'un infanticide, selon les termes de l'accusation. C'est l'épouse qui soutient l'accusation. Selon ses déclarations, il est coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort de son fœtus. De son côté, le mis en cause, nie catégoriquement. Pour lui, son épouse ne dispose d'aucune preuve de sa culpabilité. Sa plainte n'est basée que sur des dires qui ne peuvent être vérifiés parce qu'ils ne sont pas fondés. Certes, le certificat médical de la plaignante atteste sans le moindre doute que la mort de la victime fait suite à un choc très violent. Aucune précision n'a été révélée par la visite médicale, aucune blessure ni cicatrice n'ont été notées sur le corps du défunt et aucun témoin n'a attesté devant les autorités avoir aperçu l'accusé commettant son crime. S'agit - il alors d'une fausse accusation ? La seule chose concrète dans cette ténébreuse affaire est en rapport avec la mauvaise relation qui liait l'accusé à l'accusatrice. Certains témoins ont affirmé que le comportement du mari est très agressif à l'égard de son épouse, il la battait souvent. Une telle information est d'une importance très particulière. Est-elle la piste qui risque de prouver la culpabilité de l'accusé ?. Le fait que le mari frappait son épouse marque le doute sur son innocence. Comment donc le fœtus est mort ? Comme il a été souligné auparavant, le certificat médical atteste que le fœtus est décédé suite à un choc dû à un coup fatal. Qui a donné alors ce coup mortel ? L'instruction judiciaire continue d'approfondir son enquête et en attendant le rapport final, il serait judicieux de revenir sur la vie commune de ce couple issu d'une même famille. Ils sont cousins germains et se connaissent depuis leur enfance. Ils ont grandi ensemble et ils ont toujours été promis au mariage par leurs parents. Une fois majeurs, ils ont effectivement réalisé leur rêve qui est en même temps celui de leurs géniteurs. Le père de la femme leur offre une maison non loin de son habitation et le jeune couple entame une vie commune pour le bien et pour le pire. Pour pouvoir subvenir à leurs besoins, le mari s'est trouvé un travail dans une société de construction à Témara et sa femme aide ses parents à faire le ménage avec une rémunération mensuelle de 1500 dh. Le désir d'élargir la famille devenait de plus en plus grand pour la femme. Effectivement, la femme tombe enceinte et annonce la bonne nouvelle à son mari. Quelques semaines plus tard, la relation entre les deux amoureux commence à se dégrader. Des disputes qui se transforment de temps en temps en bagarres. Il y a eu des fois où les voisins s'étaient intervenus pour les séparer et concilier le mari devenu très agressif à l'égard de sa femme qui a décidé de rompre leur union. Elle est rentrée chez ses parents avec l'idée d'une séparation définitive. À son sixième mois, elle est de retour chez elle grâce à l'intervention de plusieurs proches familiaux. Deux jours après son retour, elle annonce à ses parents qu'elle venait de perdre son fœtus suite à un coup de pied, donné par son mari et reçu en plein ventre. Une fois la plainte déposée auprès du procureur, le mari prend la fuite. Cinq jours après il est arrêté et présenté devant la justice pour infanticide.