Cet atelier de peintures murales à ciel ouvert est devenu une tradition chère aux Zaïlachis, particulièrement les habitants de l'ancienne médina. L'ancienne médina d'Asilah n'aura pas ses traditionnelles peintures murales, programmées généralement à l'ouverture de la saison estivale. Et ce à l'instar des autres événements culturels et artistiques, dont les activités ont été suspendues voire annulées en raison des mesures préventives prises face au coronavirus. Prévu initialement avant l'inauguration officielle du 42ème Moussem culturel d'Asilah, cet atelier de peintures murales devrait connaître la participation d'une quinzaine d'artistes-peintres marocains et étrangers. Bien avant l'entrée en vigueur de l'état d'urgence sanitaire au Maroc, «la Fondation du forum d'Asilah a décidé de suspendre toutes ses activités, dont le moussem culturel international d'Asilah, et ce jusqu'à nouvel ordre», selon un communiqué publié sur la page web du Moussem d'Asilah. Créé il y a plus d'une quarantaine d'années à l'occasion de la tenue de la première édition de cet événement culturel, cet atelier de peintures murales à ciel ouvert est devenu une tradition chère aux Zaïlachis, particulièrement les habitants de l'ancienne médina. D'autant plus qu'il fait régner chaque année une ambiance festive et des moments de convivialité entre eux et les artistes-peintes, dont la majorité sympathise vite avec les passants et cherche de temps en temps à avoir leurs avis et propositions supplémentaires sur ses œuvres. «Quoi qu'il en soit, rien ne peut empêcher la médina de continuer à exercer son charme sur ses visiteurs. Car ses quartiers gardent toujours les fresques réalisées au cours du précédent moussem. La plupart des peintures restent intactes préservant leurs couleurs. Comme si elles ont été faites hier», se réjouit Rajae, une habitante de l'un des quartiers de l'ancienne médina. A l'instar des multiples monuments intra-muros, ces peintures murales contribuent à favoriser l'attractivité de la ville blanche. «Nous sommes heureux que cette tradition de peintures murales continue de perdurer. Ces peintures réussissent à faire de la médina un lieu de prédilection des Zaïlachis et des visiteurs. Cela joue en faveur de tous les commerces. Personnellement, j'ai pu au fil du temps gagner une clientèle fidèle parmi les touristes nationaux et internationaux habituels de la ville», fait part un bazariste du quartier Al-Kharazine. En plus des peintures murales qui ont fait de la médina un musée à ciel ouvert permanent, Asilah compte plusieurs espaces d'exposition d'art contemporain faisant d'elle une ville des arts par excellence. Parmi lesquels ceux du Centre Hassan II des rencontres internationales et la Bibliothèque Prince Bandar Bin Sultan qui présentent, tous deux, les œuvres des artistes-peintres, sculpteurs et graveurs ayant pris part aux précédents moussems culturels. Sans oublier que la ville compte une série de galeries contemporaines, situées pour leur majorité à l'ancienne médina et tenues dans leur quasi-totalité par des artistes eux-mêmes. Elle sert comme lieu d'expositions individuelles ou collectives, dont le grand nombre se déroule, généralement, pendant les deux saisons du printemps et de l'été. Ils regrettent d'avoir raté la période de Semana Santa (Pâques) en raison des mesures de confinement. Mais la plupart d'entre eux disent avoir profité de ce temps creux pour travailler dans leurs ateliers.