La vieille ville d'Asilah se prépare, en ce début de période estivale, à prêter ses murs à des nouvelles peintures murales. Pour ce faire, les initiateurs de cette belle opération ont procédé d'abord à l'enlèvement des anciennes fresques, réalisées toutes, au cours l'année précédente, dans le cadre du 36ème Moussem culturel d'Asilah. Ils ont ensuite fait blanchir à la chaux les murs de l'ancienne médina. Et ce, en attendant l'arrivée des artistes-peintres invités à réaliser les nouvelles fresques murales, dont le lancement est prévu samedi 18 juillet. «C'est devenu au fil des ans une tradition propre à la ville et nous a permis de côtoyer des artistes-peintres, venus des quatre coins du monde. Nous trouvons du plaisir à voir, chaque année, les artistes marocains et étrangers réaliser leurs peintures murales en public. Nous sommes des fois invités par eux à donner notre avis sur leurs œuvres. C'est pourquoi nous trouvons sur certaines peintures murales une empreinte de la ville», explique un habitant de l'ancienne médina. Les quartiers de la vieille ville d'Asilah se transforment, au cours de la réalisation de ces fresques, en des ateliers, qui ont vu se relayer, depuis presque une quarantaine d'années, un nombre important de peintres, parmi lesquels de célèbres artistes plasticiens tels que l'Américano-japonaise Mizue Sawano, le Mexicain Gustavo Monroy, le Japonais Akemi Noguchi, l'Espagnol Manolo Belzunce ainsi que les Marocains Mohamed Melehi, Abderrahmane Rahoule, Abdelkader Laaraj et Malika Agueznay. Ce qui témoigne de l'aspect culturel et artistique de la cité blanche, faisant d'elle la ville des arts par excellence. La médina se convertit en une galerie à ciel ouvert Un grand dynamisme gagne, à cet effet, l'ensemble des espaces de l'ancienne médina permettant de les faire sortir d'une profonde léthargie, dans laquelle ils sont plongés presque pendant toute l'année. A commencer par l'ambiance qui bat son plein au Palais Raïssouni où séjournent généralement les artistes participant à cette initiative et qui abrite aussi les autres ateliers de gravure et de peinture. Les organisateurs ont, en plus de l'hébergement et de la restauration, mis à leur disposition tout le matériel nécessaire pour la réalisation de leurs peintures murales respectives. Et à l'instar des précédentes éditions, «les travaux d'atelier de peinture murale prendront fin avant l'ouverture officielle du 37ème Moussem d'Asilah, prévue le 24 juillet. Nous avons fait cette année la part belle aux artistes marocains. Et ce, avec la participation de quelques artistes bahreïnis», indique Mohamed Anzaoui, artiste-peintre zaïlachi et responsable des ateliers d'arts, programmés dans le cadre du prochain Moussem. Une source inestimable d'inspiration C'est une course contre la montre que les artistes à cette initiative doivent mener pour transformer, en quelques jours, l'ancienne médina en une exposition de peinture en plein air. Ils se mettent ainsi, dès leur arrivée à Asilah, à l'œuvre en choisissant le mur qui portera pendant toute une année, leurs peintures respectives. Ils sont amenés tous à profiter de la position stratégique de la médina. Celle-ci constitue, pour eux, et grâce à ses historiques et avec une belle vue donnant sur les petites plages rocheuses, une source inestimable d'inspiration. Rien ne peut perturber leur concentration sur leur travail. Même le fait de se produire pendant des heures devant un grand public. «Surtout que pendant cette période, la ville connaît, grâce à ce genre d'activité, une affluence de visiteurs nationaux et étrangers», selon les responsables du Moussem d'Asilah. Bien qu'ils soient liés d'une amitié de longue ou de courte durée, chaque artiste-peintre veut se démarquer par son style ainsi que sa manière d'expression ou d'utilisation des couleurs. Et comme cet atelier de peinture murale est marqué cette année par une forte présence marocaine, les participants tiennent le bon bout pour faire découvrir au public les richesses patrimoniales et culturelles du Maroc.