Une dizaine d'artistes peintres viennent de réaliser des fresques murales dans l'ancienne médina. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs du Festival culturel international d'Asilah. Comme chaque année, l'ancienne médina d'Asilah s'est ornée de fresques murales pour accueillir son moussem. La ville célèbre, cette année, la 29ème édition de son Festival culturel international. Une dizaine d'artistes peintres ont réalisé, du 23 au 29 juillet, des fresques murales à l'occasion. Ils sont venus de différents pays, notamment des Etats- Unis, du Japon et d'Espagne, tous motivés par un seul désir : laisser leur empreinte dans la cité blanche. La plupart d'entre eux ont déjà participé aux précédentes éditions du moussem d'Asilah et sont devenus ainsi des adeptes de la ville. C'est le cas de Mizue Sawano, une américano-japonaise, qui participe pour la septième fois à cette manifestation culturelle et artistique et qui expose plusieurs de ses tableaux, depuis août 2005, à la bibliothèque Bandar Ben Sultan. Cette artiste peintre de 66 ans, qui passe son temps entre ses trois ateliers à New York, Tokyo et Paris, a pris l'habitude depuis l'an 2000 de venir deux fois par an à Asilah. Elle vient de réaliser une grande peinture murale à la place Abdellah Guenoun. «Je suis fière de participer à ce projet louable d'embellir cette ville que j'aime beaucoup. J'essaie, à travers mes peintures murales, de montrer cette ressemblance que je constate entre Asilah et mon pays d'origine, le Japon. Je voulais présenter ce décalage de temps par ces deux motifs, la lune et le soleil. Je montre aussi cette ressemblance à travers la nature, les fleurs, les nénuphars, les cerisaies...», explique Mme. Sawano. Les ruelles de la médina ont, par ailleurs, accueilli d'autres fresques marquées par un nouveau style. L'artiste peintre espagnol, Manolo Belzunce, a apporté une touche exceptionnelle aux murs de la ville. «J'ai repris quelques éléments de l'oeuvre de l'artiste peintre Édouard Manet comme je le faisais dans mes derniers ouvrages. J'ai choisi son fameux tableau «Le déjeuner sur l'herbe» pour réaliser ma peinture murale. J'aimerais ainsi laisser un travail artistique digne de la beauté de cette ville et qui marquera ma participation à cette manifestation pendant toute une année», souligne-t-il avant de poursuivre avec regret : «je constate malheureusement que certaines peintures ne suivent pas le niveau escompté et cela estompe cette grande oeuvre à laquelle participent plusieurs artistes. C'est pourquoi, je propose que le choix des artistes, pour les prochaines éditions, se fasse par jury». Dans une autre ruelle, située près du monument historique Krikia, la jeune artiste Rahima El Arroudi a choisi de réaliser sa peinture murale sur la façade d'une maison. «Ma peinture reflète l'ambiance festive et chaleureuse que vit la ville d'Asilah en été. J'ai choisi des couleurs éclatantes pour bien expliquer cette chaleur. C'est une peinture abstraite qui représente des parties de fleurs en bleue, la couleur dominante de la ville», déclare cette jeune Tangéroise de 26 ans, qui participe pour la deuxième fois au festival d'Asilah. L'artiste peintre marocain Khalid El Bekay, qui réside et travaille en Espagne, participe également cette année au 29ème moussem d'Asilah : «Je participe, depuis plus de quatre ans, à l'atelier de gravure et dans l'encadrement des étudiants des Beaux-arts. Cette année, je suis tenté par la peinture murale. Ma peinture représente mon style qui vise, en premier lieu, à embellir la ville et la préparer pour accueillir son moussem», explique-t-il.