L'ouverture du 18ème Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui se tient jusqu'au 7 décembre, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, qui a offert, samedi soir, un dîner royal présidé par SAR la Princesse Lalla Hasnaa, est marquée par la programmation de films de différentes nationalités y compris celles maghrébines. Après le long-métrage «A couteaux tirés» du réalisateur américain Rian Johnson, qui a ouvert le bal vendredi soir et le premier film de la compétition officielle, «Mosaic Portrait», du Chinois Zhai Yixiang, projeté samedi, c'était au tour de l'œuvre cinématographique tunisienne «Noura rêve» de Hind Boujemaa d'impressionner le public le même jour en soirée. Hend Sabry, une Tunisienne charismatique C'est une actrice charismatique que les cinéphiles ont découverte dans ce film dans lequel elle interprète avec brio le personnage de «Noura». Un charisme qu'elle manifeste en face de la caméra et à travers sa révolution face à un mari tyrannique avec lequel elle ne parvient pas à divorcer facilement. «Nous sommes aujourd'hui au Maghreb pour présenter un film maghrébin. Les frontières sont un peu élastiques puisque nous avons les mêmes problèmes, maisons, familles, doutes et cultures. Je me suis toujours sentie très proche des Marocains et Algériens. Nous avons aussi les mêmes sensibilités féminines», indique-t-elle en prélude à la projection en avant-première au Maroc de «Noura rêve». L'artiste précise également que le film est sorti dans les salles en Tunisie depuis quelques jours. Elle ne manque pas de devoir une fière chandelle à Mélita Toscan Du Plantier, conseillère du président de la Fondation du Festival, SAR le Prince Moulay Rachid, et aux deux vice-présidents de la Fondation du FIFM, Faïçal Laraichi et Sarim Fassi Fihri. «Merci à tous ceux qui soutiennent le cinéma indépendant et qui ne croient pas aux frontières mais à la liberté et l'art. C'est ce qui nous sauve et nous sauvera toujours», enchaîne l'actrice. Et ce n'est pas tout. Cette grand-messe cinématographique semble s'intéresser cette année à la région de par la programmation, le même jour, au Musée Yves Saint Laurent, de 6 films d'archives intitulés «Views of the Maghreb : Colonial Past and Early cinema». En journée, le public du festival a également eu droit à un film marocain sur le cinéma. Un long-métrage marocain hors du temps Il s'agit de l'œuvre intitulée «De quelques événements sans signification» du cinéaste marocain Mostafa Derkaoui. Un film projeté pour la première fois à Paris en 1975 et censuré par la suite. C'est aussi un long-métrage dont la bande originale a été conçue par le saxophoniste et pianiste polonais de jazz moderne, Włodzimierz Nahorny. «Le générique du film est plus important que le film lui-même», exalte le réalisateur en prélude à la projection de son œuvre. Au-delà de cette musique, le film rassemble des stars marocaines dont Salaheddine Benmoussa dont seule la voix permet de l'identifier parmi les personnages ayant participé à ce film en pleine jeunesse. Dans l'intrigue, ce long-métrage allie le cinéma au journalisme. Chose qui en fait le grand intérêt. Outre ce film, celui d'ouverture a, à son tour, impressionné les festivaliers. Un Daniel Craig calme et fort à la fois La star du film «Casino Royale» Daniel Craig a fort brillé dans le long-métrage «A couteaux tirés» projeté, vendredi dernier. C'est un acteur calme et fort à la fois qui s'y affiche. Chose qu'il laisse voir face à la caméra. Dans le film, il interprète le rôle d'inspecteur pour tirer au clair la mort d'un grand auteur de romans policiers. Une mission qu'il accomplit, doucement mais sûrement, voire de manière drôle. Outre cette sélection de films, le festival programme une panoplie d'œuvres intéressantes qu'il dévoile au fil de ses jours.