Le compte à rebours a déjà commencé dans la ville ocre. Depuis déjà plusieurs jours, Marrakech prépare son costume d'apparat pour accueillir les stars hollywoodiennes et les festivaliers passionnés du septième art, venus des quatre coins du monde. Le Festival international du film de Marrakech, qui débutera ce vendredi 4 décembre, rendra un hommage mémorable à la création cinématographique. Cette année, c'est au cinéma sud-coréen de se dévoiler, sous les lumières de ce «carrefour des cinématographies mondiales», comme se plaisent à le décrire ses organisateurs. Comme chaque année depuis neuf éditions déjà, le FIFM promet de nombreuses surprises. Retour sur un festival qui créé l'événement dans les remparts de la ville. De grands noms du cinéma Comme chaque année depuis neuf éditions, le festival invite de grands noms du septième art. Avec en tête de liste, le grand réalisateur iranien, Abbas Kiarostami, qui reviendra cette année pour présider le jury du festival. Après l'hommage qui lui a été rendu en 2005, l'homme à la Palme d'or sera cette année le maître de cérémonie. À ses côtés, les festivaliers reconnaîtront Fanny Ardant (actrice, et réalisatrice française), Isabella Ferrari (actrice italienne), Christophe Honoré (réalisateur et écrivain Français), Nandita Das (actrice et scénariste indienne) ou encore Lahcen Zinoun (danseur, chorégraphe et réalisateur marocain), pour ne citer qu'eux. Une belle brochette de stars qui pendant neuf jours illumineront la cité ocre en plein jour. Encore des grands noms, avec les quatre hommages prévus. Entre le charismatique acteur britannique Sir Ben Kingsley et le fantasmagorique réalisateur et musicien serbe Emir Kusturica, lauréat de deux palmes d'or à Cannes, le public sera satisfait. Le festival de Marrakech rendra également hommage à l'une des grandes figures du cinéma américain, à savoir Christopher Walken, ainsi qu'au non moins célèbre et tout aussi talentueux acteur franco-marocain Saïd Taghmaoui. Nul besoin de s'attarder sur le parcours de ces quatre personnages emblématiques du cinéma international. Après l'Italie, l'Egypte ou encore la Grande-Bretagne, ce sera au tour du continent asiatique de faire son cinéma. Il sera dûment représenté par la Corée du Sud. Avec cent ans de création cinématographique et l'une des plus importantes dynamiques au monde, le cinéma sud-coréen sera, cette année, la star du festival. Au programme, des œuvres jusqu'alors jamais vues au Maroc. Le FIFM, c'est avant tout «la célébration du septième art», une célébration qui s'ouvre à tous les publics. Cette année encore, des projections de film en mode «audio-description» sont prévues pour les non et malvoyants. Après le succès en 2008, le festival a décidé de réitérer l'expérience, permettant ainsi de démocratiser la «consommation» cinématographique. Une démarche qui, d'après les organisateurs viserait également «l'encouragement des professionnels du cinéma à adopter la technique de l'audio-description, notamment la SNRT, les chaînes télévisées et les sociétés de production marocaines». À ce titre, le festival prendra en charge les invités non et malvoyants pour assister à la projection des cinq films programmés en audio-description. Des stars, des paillettes, mais aussi... Au même titre que les plus grands rendez-vous culturels et cinématographiques dans le monde, le Festival international du film de Marrakech habillera la ville de paillettes et de tenues de soirée haute couture. Un défilé de stars, qui ouvre cependant le champ à d'autres actions, notamment à la formation. Ainsi, les masters classes organisées cette année dans le cadre du festival, constituent une passerelle d'échanges entre des professionnels et les jeunes passionnés de cinéma. Une occasion inédite de partager l'expérience de ces idoles. Dans un autre registre, l'événement compte également une exposition de photos prises par des non et malvoyants, baptisée « Toucher avec ses yeux, regarder avec ses mains». Une initiative organisée par un jeune étudiant en sciences politiques à l'Université Paris 8, qui rendra hommage aux personnes souffrant de déficiences visuelles. À travers cet événement et toutes les initiatives qui s'y rattachent, la Fondation tente de créer une dynamique à deux leviers. Permettant de créer autour d'un événement culturel de grande envergure, un prétexte de remise en question et de valorisation de causes parfois oubliées au milieu de tous ces strass. Abbas Kiarostami, le maestro Habitué du Maroc, mais également du festival de Marrakech, Abbas Kiarostami est une figure emblématique du cinéma iranien et international. Dans ce milieu depuis les années soixante-dix, il compte à son actif plus de quarante réalisations, entre courts et longs métrages, y compris des films documentaires. Après des études artistiques à l'Université de Téhéran, il sera, au début de sa carrière de cinéaste, le fondateur du «département cinéma de l'Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes», en Iran. Un département qui contribuera activement au développement de la production cinématographique iranienne pendant plusieurs années. Aujourd'hui détenteur de plus de soixante prix, dont la Palme d'or ou le Prix Akira Kurosawa en 2000, il lui a été rendu hommage en 2005 lors de notre festival national. Lors de la même édition, le réalisateur animera des masters classes en faveur de jeunes réalisateurs marocains. Une expérience bien fructueuse pour nos cinéastes en herbe, qui pourront partager le savoir-faire, la sensibilité et l'art de ce maestro de la caméra.