Le phénomène des enfants de la rue qui sniffent la colle ne se limite plus aux gares routières et aux quartiers populaires. Ce fléau s'est répandu dans le centre ville de Casablanca. Les jeunes enfants renifleurs de colle. Une autre catégorie des enfants de la rue. Le phénomène ne se limite plus aux alentours des gares routières, les quartiers populaires et l'ancienne médina ou les environs du port. Mais, le fléau est répandu dans le centre ville de Casablanca. Dans les parages du rond-point Mers Sultan, des enfants, âgés entre dix et treize ans, s'installent le soir, entre 16 et 19 heures, en groupe de quatre ou cinq, devant les snacks et les cafés situés sur les rues attenantes. Avec des petits sacs noirs en plastique collés au nez, ils sniffent la colle. Un spectacle hallucinant qui attire les regards des passants, surtout que la zone connaît en fin d'après-midi une forte affluence des piétons. Et lorsqu'ils atteignent ou dépassent la « dose », ces gosses déguenillés s'agrippent et harcèlent les collégiennes et les jeunes filles qui passent par les artères avoisinantes. Le produit à sniffer dans la main gauche, l'enfant, complètement déconnecté de ce monde, s'en prend à la jeune fille, en osant mettre sa main dans sa poche, en vue de lui soutirer une pièce de monnaie. Dans certains cas, l'enfant « drogué » trouve son plaisir dans le fait de déranger ces jeunes passantes. Il poursuit le groupe de collégiennes jusqu'à l'arrêt de bus et retourne tranquillement chez ses « amis », sans se soucier des regards des autres passants. Ils se connaissent très bien, et l'un appelle l'autre par un surnom qu'on lui a donné dans le groupe. Et lorsque le mouvement des passants diminue, à la nuit tombée, ils quittent les lieux pour s'installer dans une autre zone où les activités tardent le soir, pour ne pas être repérés par les éléments de la police. A la gare routière d'Ouled ziane et dans les parages de Casa-port, ce phénomène interpelle à plus d'un titre. Ces enfants, orphelins ou victimes de la négligence des adultes ou d'abus révoltants, élisent domicile dans les rues qu'ils partagent avec d'autres adultes, mendiants, vagabonds, aliénés mentaux. Aujourd'hui, on les appelle des enfants de la rue, mais demain, ils seront des Sans domicile fixe (SDF). Très vulnérables, ils sont exposés à toutes les dérives. Le manque de colle ou de nourriture pourrait en faire de dangereux agresseurs, se vengeant de la société qui s'est permis, de les laisser grandir dans ces conditions, sans aucune faute de leur part. Selon des experts dans le domaine, les enfants ne choisissent pas d'aller dans la rue. Le plus souvent ils y sont poussés parce qu'ils sont des victimes de foyers brisés, de familles disloquées. Cette cause est très courante. Dans le monde, le nombre des enfants de la rue, selon l'Organisation International du Travail, serait d'environ 90 millions. 30 millions d'entre eux ont fait de la rue leur maison stable. S'ils vivaient tous en un même lieu, ils auraient un pays à eux, un représentant aux Nations unies et des prêts de la Banque mondiale.