Wall Street flirte avec ses plus bas niveaux d'octobre 2002. Les investisseurs restent extrêmement nerveux à l'idée d'une guerre contre l'Irak sans le soutien des Nations Unies. À Wall Street, tous les indices boursiers sont au rouge : le principal indicateur DJIA a reculé de 1,91% sur la semaine pour clôturer à 7.740,03 points vendredi. Nasdaq a chuté de 2,40% à 1.305,29 points. L'indice Standard & Poor's 500, plus représentatif de la tendance générale, a cédé 1,46% à 828,89 points. Cette morosité s'explique par le fait que dans les milieux de la finance américaine, nul ne se fait de doute quant à l'imminence d'une guerre contre l'Irak. Et la question n'est pas de savoir si la guerre aura lieu, mais plutôt si elle sera approuvée par les Nations unies. Car l'enjeu financier est énorme. La crainte de voir les Etats-Unis forcés de mener et de financer seuls leur offensive contre l'Irak a déjà poussé le dollar à ses plus bas niveaux depuis quatre ans face à l'euro. Le marché cherche désespérément une meilleure visibilité sur la guerre. En vain. Les mauvais chiffres du chômage aux Etats-Unis récemment publiés ont davantage confirmé cette tendance. Le chômage a en effet augmenté à 5,8% en février. Et l'économie américaine a supprimé 308.000 emplois nets, alors que les analystes tablaient sur 10.000 créations d'emplois. Ces chiffres interviennent au cours d'une semaine particulièrement mouvementée : mardi, les marchés avaient été affectés par un attentat ayant fait une vingtaine de morts aux Philippines. La veille, une baisse plus forte que prévu de l'indice composite d'activité du secteur industriel aux Etats-Unis pour février avait lourdement pesé sur la tendance. Jeudi, Wall Street était tombé à son plus bas niveau de l'année, à 7.673,99 points, ce qui représentait également un plancher depuis le 10 octobre. Et ce n'est pas fini. La semaine prochaine, les économistes porteront leur attention sur les chiffres du déficit commercial américain pour janvier, attendu à 43,2 milliards de dollars contre 44,2 mds USD le mois précédent. Jeudi, ils recevront les chiffres des ventes détail pour février, attendus en hausse de 0,5%. Vendredi, seront publiés les prix à la production pour février, attendus en hausse de 0,7%. Enfin, le même jour, l'indice de confiance des consommateurs de l'université de Michigan pour février sera publié. Les experts le prévoient à 79,9%. En attendant, les indices de plusieurs grandes firmes industrielles continuent leur dégringolade : Intel, numéro un mondial des microprocesseurs, a perdu 7,24% à 16,01 USD sur la semaine. Le premier glacier américain, Dreyer, a plongé de 14,70% à 62,10 USD après que la Commission fédérale du Commerce (FTC) eut annoncé qu'elle envisageait de bloquer sa fusion avec Nestlé. Dans le secteur automobile, General Motors (GM) a chuté de 7,88% à 31,11 USD en raison d'une baisse de 19% de ses ventes aux Etats-Unis en février par rapport au même mois de 2002, et Ford de 13,22% à 7,22 dollars pour la même raison. À suivre.