Après le discours de Colin Powell, la tendance dans les principales places boursières était uniformément au rouge. Les menaces d'une guerre imminente contre l'Irak continuent de déprimer les marchés financiers. C'est la perplexité qui règne désormais sur l'ensemble des marchés financiers mondiaux. Hier matin, les places boursières européennes baissaient, imitant la tendance de Wall Street, faute d'avoir pu se faire une opinion tranchée sur les conséquences du discours sur l'Irak du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell. Si toutes les places européennes avaient affiché des gains importants mercredi dernier, le renversement de la tendance n'allait pas trop tarder. Dès les premières heures de la journée de jeudi, la Bourse américaine tourne bride et commence à baisser : les investisseurs estimant finalement que les incertitudes liées à une guerre contre l'Irak n'avaient pas été dissipées par le discours de Collin Powell. Ce dernier, dans son exposé de près de 90 minutes, a présenté une longue énumération des armements prohibés de l'Irak, de ses efforts pour «tromper» les inspecteurs de l'ONU et de ses liens présumés avec l'organisation terroriste Al-Qaïda. Un discours suffisamment fatal pour détériorer l'équilibre fragile qu'essaye de maintenir tant bien que mal la totalité des places boursières mondiales. «Rien n'a changé. Il est toujours impossible, pour quiconque, de prévoir le calendrier et les modalités de la guerre», estime Larry Wachtel, de Prudential Securities à New York. Entre temps, les indices chutent : l'indice DJIA des principales valeurs industrielles a terminé en baisse de 0,35% à 7.985,18 points. Et l'indice composite du Nasdaq a abandonné 0,36% à 1.301,49 points. Un revirement qui n'a pas manqué de peser sur les places asiatiques. Au Japon, le marché a clôturé en baisse de 0,77%. Et Taïwan a chuté de 3,62% au premier jour de reprise après les congés de la Nouvelle année lunaire. Quant au marché australien, il a atteint son niveau le plus bas depuis novembre 1999, avec un indice en recul de 1,11%, à 2.886,20 points. «Le fait que les marchés américains aient terminé à leurs niveaux les plus bas fait craindre sur les marchés de nouvelles faiblesses à venir », a souligné à Sydney Jamie Spiteri, opérateur chez Shaw Stockbroking. En Europe, la tendance était uniformément au rouge hier, vers 11H15 GMT: Paris reculait de 0,26%, Londres de 1,01% et Francfort de 1,71%. «Le discours de Colin Powell n'a pas vraiment dévoilé grand chose», a commenté un courtier allemand. «Le fait reste qu'il existe des risques importants (sur l'Irak et l'économie) qui sont très difficilement calculables», a relevé Christian Schmidt de la banque Helaba. À Paris, où le CAC 40 était assez peu animé, un vendeur jugeait que la tendance sur les marchés devrait rester négative car «les incertitudes ne sont clairement pas levées». La même perplexité a été également perceptible sur les marchés des changes. Jeudi matin, l'Euro s'appréciait légèrement face au dollar vers 10H00 GMT à 1,0798 dollar contre 1,0774 dollar trois heures plus tôt et 1,0778 dollar, mercredi soir à New York.