Avec la libéralisation du secteur du transport aérien, ce sont les portes de l'enfer qui s'ouvriront devant compagnie nationale. Cette dernière devra composer avec l'agressivité commerciale des «low cost» qui débarqueront en force. Les compagnies aériennes internationales tombent comme des châteaux de cartes. Bon nombre d'entre elles sont en redressement judiciaire si elles n'ont pas mis la clé sous le paillasson purement et simplement. Les exemples les plus frappants sont incontestablement ceux d'United Airlines, d'Air Lib ou encore ceux de Swissair et Sabena. Ces compagnies qui affichaient une bonne santé, il y a tout juste quelques années, n'ont pas pu tenir la route et ce n'est pas seulement en raison de l'impact des événements du 11 septembre. Leurs bourreaux ne sont autres que les compagnies aériennes dites "low cost" telles EasyJet ou Ryannair qui n'ont bizarrement pas cessé d'accroître leurs profits malgré la crise qui touche le secteur du transport aérien mondialement. Leur force de frappe : proposer des prix défiant toute concurrence. Leur astuce : minimiser les coûts d'exploitation au maximum (absence de service à bord, flotte réduite, recours à des aéroports excentrés…). Le rush ne s'est pas fait attendre malgré les effet pervers induits par ce modèle économique. En effet, l'engouement est tel que lesdites compagnies sont vite saturées sur les périodes de pointe, car peu équipées pour gérer l'afflux de dossiers. Conséquence, les retards et annulations des vols se multiplient. Il n'en reste pas moins que l'engouement envers ces opérateurs aériens d'un type nouveau est manifeste A la veille d'une libéralisation annoncée, notre compagnie nationale est-elle prête pour faire face à une telle offensive ? Pas si sûr attestent les analystes. La compagnie sera appelée à mettre les bouchées doubles pour pouvoir se frayer une place au niveau d'un marché où les marges de manœuvres se retrouveront de plus en plus restreintes. Seule échappatoire, suivre l'exemple de Lufthansa et de British Airways mais aussi les géants du tourisme, comme TUI, qui ont décidé de s'aligner sur l'offre de prix des «low cost» avec tout ce que cela suppose comme risques de détérioration de leur image de marque. Quoi qu'il en soit, la RAM se dit prête à relever le défit. Le plan de développement à l'étude actuellement comporterait des mesures pour faire face à la situation d'autant plus que le ton a déjà été donné par les pouvoirs publics qui vont lancer des appels d'offres concernant l'exploitation de plusieurs lignes régulières. Le staff de la RAM espère une ouverture progressive qui lui permettrait de damer ses pions car les enjeux sont ailleurs. La compagnie est appelée à étoffer ses structures afin d'accompagner le programme de développement du secteur touristique.