* Le transport aérien est appelé à jouer un rôle vital dans le développement de nos relations de partenariat Sud-Sud avec les pays africains. * Le Maroc enregistre, dans le cadre de la libéralisation du secteur aérien, une évolution significative des indicateurs du transport aérien (+3,3 millions de passagers internationaux entre 2003 et 2006). * Lépisode de tension sociale au sein dAir Sénégal International semble être dépassé aujourdhui. q Karim Ghellab explique. Finances News Hebdo : Dans la politique déclinée par le gouvernement, lon se rend compte que le Maroc soriente de plus en plus vers le marché africain. Comment le transport aérien peut-il appuyer cette stratégie ? Karim Ghellab : Le transport aérien est appelé à jouer un rôle vital dans le développement de nos relations de partenariat Sud-Sud avec les pays africains à plusieurs niveaux. La stratégie préconisée par le gouvernement dans ce domaine sappuie sur plusieurs leviers. Au niveau de la libéralisation des marchés, et dans le cadre de la nouvelle politique du secteur mise en uvre depuis début 2004, nous encourageons fortement la libéralisation des accords aériens bilatéraux qui nous lient avec les pays africains en vue de créer de nouvelles opportunités de développement pour les compagnies aériennes. A ce titre, les trois dernières années ont connu la libéralisation des accords aériens nous reliant avec plusieurs pays africains : République de Centre Afrique, Guinée, Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Mali, Niger et Togo. Cette libéralisation permet notamment à Royal Air Maroc de densifier sa desserte de lAfrique, contribuant ainsi à lédification du hub international de Casablanca pour les correspondances des passagers entre lAfrique dune part et lEurope, lAmérique du Nord et le Moyen-Orient, dautre part. La RAM entreprend également des partenariats au niveau africain pour la création de compagnies aériennes telles que Air Sénégal International pour faire profiter les partenaires africains de son savoir-faire, et ce en vue de pallier linsuffisance de desserte entre pays africains suite à la disparition de plusieurs opérateurs africains tels que Air Afrique. La coopération concerne également la formation du personnel navigant ainsi que la coopération technique en matière dexploitation aéroportuaire. FNH : Est-ce que, plus globalement, la politique de lopen sky a induit une nouvelle approche des marchés internationaux ? K.G. : La politique de libéralisation du secteur, mise en uvre depuis début 2004, permet de positionner le Maroc sur la scène mondiale du transport aérien. Depuis cette date, le Maroc enregistre une évolution significative des indicateurs du transport aérien (+3,3 millions de passagers internationaux entre 2003 et 2006, 44 compagnies desservant le Maroc en régulier en 2006, contre uniquement 22 compagnies en 2003). La desserte du Maroc saméliore également sur le plan qualitatif avec une offre plus densifiée, des tarifs plus bas et lentrée dans le ciel marocain de nouveaux types dopérateurs tels les deux compagnies majeures du low-cost européen Ryanair et Easyjet. Ce type dopérateurs, avec les deux compagnies low-cost marocaines Atlas-blue et Jet4you créées ces trois dernières années, permettent de drainer vers le Maroc un nouveau type de clientèle favorisant la composition individuelle du voyage (billets et séjour achetés directement sur Internet). FNH : Concernant la libéralisation du marché du transport aérien maghrébin, estimez-vous que les décisions prises lors de la 11éme session ministérielle de l'Union du Maghreb Arabe pourraient être appliquées en 2008 ? K.G. : Je tiens à rappeler que la décision relative à la libéralisation du transport aérien au sein de lUnion du Maghreb Arabe, prise lors de la 11ème Session des ministres du transport des pays de lUMA tenue à Skhirat du 27 au 29 mars dernier, est le résultat dune proposition volontariste du Maroc. La proposition porte sur la libéralisation des droits de trafic de 3ème et 4ème libertés dès lété 2007 et une libéralisation totale en 2008. Les ministres maghrébins ont confirmé leur appui à linitiative marocaine et les experts sont en contact pour concrétiser la volonté de faire aboutir cette action dans les meilleurs délais possibles. FNH : En tant que ministre du transport, quelle appréciation faites-vous, aujourdhui, de la situation conflictuelle qui existe au sein dAir Sénégal International, détenue à 51% par Royal Air Maroc ? K.G. : A lissue dune audience accordée par le Président sénégalais au Président Directeur Général de la RAM et dune réunion tenue entre ce dernier et le Premier ministre sénégalais au début de la semaine dernière, lépisode de tension sociale au sein dAir Sénégal International semble être dépassé aujourdhui.Un communiqué du Premier ministre sénégalais a dailleurs réitéré la confiance des autorités sénégalaises placée en Royal Air Maroc dans le cadre du partenariat stratégique mis en uvre à travers Air Sénégal International.