Les barrières douanières seront démantelées d'ici 2012. Elles seront remplacées par des contraintes réglementaires et sanitaires. Les entreprises doivent aussi penser à leur mise à niveau environnementale. Le point avec Asmaâ Tazi, directrice adjointe du CMPE. Pas de doute, la conquête des marchés internationaux passe par le respect des normes environnementales. Il n'est plus question de produire sans prendre en considération cette variante, et pour cause. Les barrières douanières céderont progressivement la place à des contraintes réglementaires et sanitaires. Bref, par des clauses environnementales. Il sera de plus en plus difficile d'écouler sa marchandise, si celle-ci n'a pas été usinée dans des conditions respectant l'environnement. Plus encore : il sera laborieux de conclure des partenariats avec des entreprises étrangères plus regardantes en matière d'environnement. Image de marque oblige. Par ailleurs, le Maroc s'est engagé vis-à-vis de la communauté internationale à stabiliser puis à diminuer le coup de la dégradation et le niveau de pollution d'ici 2020. Dans ce contexte, seules les entreprises ayant inclus la composante environnementale peuvent prétendre investir de nouvelles destinations. «Aujourd'hui, et plus que jamais, la nécessité d'évoluer vers un développement industriel écologiquement durable devient une voie salutaire pour toutes les économies en transition dont le Maroc», insiste Asmaâ Tazi, directrice adjointe du Centre marocain de production propre. La mise à niveau des entreprises passe donc par l'intégration des normes environnementales dans leur management. Or, force est de constater que là aussi le gap est immense. Seule une cinquantaine d'entreprises marocaines ont intégré un système de management environnemental. Une dizaine seulement ont été certifiées ISO 14.001. On est donc loin du compte. «Le hic réside au niveau de l'accès à l'information», relève Mme Tazi. Pour elle, «il faut que le discours politique soit en phase avec les préoccupations économiques». Quoi qu'il en soit, les opérateurs marocains sont conscients de la nécessité de se mettre à niveau pour faire face également à la contrainte environnementale. Pour preuve, ils n'hésitent pas à faire appel aux différentes structures qui existent pour se mettre en conformité. Ces dernières ont été justement initiées pour venir en aide aux unités de production désireuses d'intégrer des normes environnementales au sein de leur management. Parmi elles figurent notamment le Fonds de Dépollution industrielle (FODEP) et le Centre marocain de production propre. Le premier a été créé pour aider les entreprises industrielles marocaines à investir dans les équipements de dépollution et dans les technologies propres. Doté dans sa première phase d'un budget de 90 millions de DH, ce fonds a été renfloué compte tenu du succès qu'il a rencontré lors de sa mise en œuvre dans sa première tranche. Le second (le Centre marocain de production propre) finance pour une durée de 5 ans les investissements pouvant avoir un impact positif sur l'environnement. Cette ligne couvre aussi bien l'acquisition de technologies propres à l'amont que des solutions en aval (installation de traitement d'eau, filtres,…). Fruit d'un partenariat entre le gouvernement marocain et le secteur privé et financé par le gouvernement helvétique, ce centre est doté d'un budget de 14 millions de DH.