Le Maroc pèse peu sur le commerce extérieur américain. Mais les échanges entre les deux pays sont en déça de leurs potentialités. Un accord de libre-échange bien négocié pourrait changer cette donne. Marché stratégique, plateforme vers l'Afrique, le Maroc n'en est pas moins un espace qui pèse relativement peu sur le commerce extérieur américain, représentant environ 0,086% du volume. Est-ce à dire que pour les multinationales, il s'agit d'un marché sans intérêt? Pas si sûr quand on sait qu'aux yeux des grosses entreprises américaines, le Maroc et le Maghreb sont une étape importante vers la conquête des marchés africains. En 2001, les USA étaient classés au 6e rang des clients du Maroc, représentant 4% des ventes et 3,7% de ses achats. L'exception agricole a toujours été respectée dans les accords de libre-échange signés par le Maroc avec d'autres pays. La zone de libre-échange Maroc-USA plus symbolique qu'économique, pour le moment, butte, côté marocain, sur l'agriculture et, ce n'est pas encore confirmé, sur les droits de proprièté intellectuelle qui intéressent au premier chef les entrepreneurs américains. Déjà avec d'autres espaces économiques et des pays comme Singapour, ce fut le cas, l'accord de libre-échange a été conditionné par ces dispositions. Autre point d'achoppement durant les négociations : les médicaments génériques. La grogne des professionnels marocains de la santé avait pesé sur les rencontres du 6 décembre à Wasington entre les deux parties. Là aussi, comme dans le cas des logiciels, ce sont surtout les durées de protection qui fâchent. Celles-ci telles qu'elles sont présentées par les américains dépassent le maximum autorisé par la norme OMC, à savoir 20 ans. Concernant l'agriculture, l'ouverture des barrières douanières serait difficile pour le secteur qui a d'abord besoin de réformes. C'est la position de principe de la Fenagri. L'assouplissement promis par les USA sur les céréales, les viandes et l'aviculture n'est pas été loin. Le Maroc veut justement un démantélement progressif, lui permettant de mener parallèlement les réformes. Un peu comme l'accord signé avec la Jordanie en 2000. Cet accord a prévu une période de transition de 10 ans pour le secteur agricole jordanien dont les produits bénéficient sous certaines conditions de l'accès-libre aux USA.