A son premier jour de contacts et de rencontres à Dakar dans le cadre d'une tournée dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest, la "Caravane de l'Export" a permis de relever une volonté commune, tant auprès des opérateurs privés qu'auprès des officiels, de booster les échanges commerciaux entre le Maroc et le Sénégal et de tirer profit de la complémentarité entre leur économies. Conduite par le ministre du Commerce extérieur, M. Abdellatif Maazouz, la Caravane de l'Export, constituée d'une centaine d'opérateurs marocains dans divers secteurs d'activité, a organisé, mardi, une rencontre avec les opérateurs sénégalais pour dresser un état des lieux des échanges commerciaux entre les deux pays et les perspectives de leur développement dans des secteurs porteurs et dans une logique de gagnant-gagnant. Un symposium sous le thème "les perspectives d'échanges et de partenariats entre le Maroc et le Sénégal" a été organisé, à cet effet, à la chambre de commerce et d'industrie de Dakar. D'emblée, les responsables du secteur du commerce des deux pays ont constaté que le volume des échanges ne traduit pas l'excellence des relations séculaires entre les deux pays. Le ministre sénégalais du commerce, M. Amadou Niang relève que le montant global des échanges en 2007 qui a totalisé 28 milliards Fcfa (1 euro environ 655 Fcfa), est bien au dessous des aspirations. "Même si ces échanges ont progressé de 9 milliards Fcfa en 2000 à 28 milliards Fcfa en 2007, nos ambitions vont bien au-delà de ce bilan que nous voulons au niveau du potentiel des deux pays", a-t-il dit à ce sujet. Les relations bilatérales étant au beau fixe sous la conduite des deux chefs d'Etat, il importe que les secteurs privés des deux pays fassent preuve de créativité et de davantage de dynamisme pour mieux investir le volet économique, prospecter les opportunités offertes, et savoir tirer profit de la position stratégique des deux pays qui sont des portails sur le marché de l'Europe et celui de l'Afrique de l'Ouest, a-t-il conseillé. Et de souligner la volonté des deux gouvernements à apporter tout le soutien nécessaire aux initiatives privées, rappelant le climat d'affaire favorable dans les deux pays assuré par les audacieuse réformes économiques résolument orientées vers l'ouverture et le libre échange. Dakar est une plate-forme de choix pour accéder au marché régional de l'Afrique de l'Ouest fort de 200 millions de consommateurs, a-t-il dit à l'adresse des opérateurs marocains désireux d'élargir et de diversifier le champ de leur débouchées. Pour sa part, M. Maazouz a également reconnu la nécessité d'améliorer les chiffres actuels des échanges commerciaux entre le Maroc et le Sénégal, rappelant la volonté de SM le Roi Mohammed VI d'insuffler une dynamique particulière à la coopération sud-sud, notamment en direction de l'Afrique subsaharienne. En témoigne de cette volonté, les visites du Souverain dans différents pays de l'Afrique subsaharienne, l'annulation de la dette de certains pays de cette région et l'exonération des droits de douane au profit de plusieurs produits en provenance des pays du sud, a-t-il dit. Après avoir évoqué les différents chantiers initiés par le Royaume pour assurer un développement économique ciblant des secteurs à fort potentiel, M. Maazouz a souligné la performance, l'expérience et la compétitivité des entreprises marocaines avec une offre correspondant parfaitement au potentiel et à la demande des marchés de la région de l'Afrique de l'Ouest. Et d'appeler à la diversification des échanges en mettant l'accent sur l'expérience avérée des entreprises marocaines dans divers domaines, notamment l'électricité, les télécommunications, le transport, les finances et le BTP. Le ministre n'a pas manqué de souligner un atout de taille pour les investisseurs étrangers au Maroc. A travers les accords de libre-échanges conclus avec plusieurs pays et groupement régionaux, le Royaume offre un accès à tous les produits partiellement manufacturés au Maroc à des marchés totalisant près d'un milliard de consommateurs, a-t-il relevé. L'ambassadeur du Maroc à Dakar, M. Berrada Taleb a formulé, de son côté, le souhait de voir les négociations avec l'espace économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) parvenir à un accord dans les meilleurs délais, étant donné que les accords bilatéraux avec le Sénégal sont devenus caducs depuis son adhésion à cet espace économique régional en 2000. Outre l'aspect juridique, l'ambassadeur a appelé à mettre terme à la double imposition, à développer des liaisons maritimes directes entre le Maroc et le Sénégal afin de permettre aux flux commerciaux entre les deux pays d'atteindre leur vitesse de croisière. Les activités de la première journée de la Caravane de l'Export ont été marquées par plusieurs rencontres entre M. Maazouz et des responsables sénégalais. L'Examen des moyens de développer les échanges commerciaux et la prospection de nouveaux créneaux pour les opérateurs des deux pays, ont été au centre de ses entretiens avec le ministre sénégalais du commerce, le président de la chambre de commerce de Dakar, et le président du conseil national sénégalais du patronat. Au programme figurent également des rencontres Business-to-business entre opérateurs marocains et leurs homologues sénégalais qui ont répondu massivement à l'invitation à cette rencontre. Initiée conjointement par le ministère du Commerce extérieur et "Maroc Export", la caravane prévoit, durant cette semaine, d'intenses activités dans trois capitales des pays d'Afrique de l'Ouest (Dakar, Bamako et Abidjan) à travers des conférences, des rencontres de travail, et des séances de Busines-to-business avec les opérateurs locaux.