Le peuple palestinien continue de payer le prix fort de la répression d'Ariel Sharon. La Conférence de Londres sur les réformes palestiniennes a été court-circuitée par Israël. À deux semaines des élections législatives israéliennes, la violence continue de faire rage dans les territoires occupés, où le peuple palestinien paie le prix fort de la répression et de l'expansionnisme d'Ariel Sharon. Deux Palestiniens ont été tués hier dans la Bande de Ghaza, alors que la veille neufs autres ont été froidement assassinés par l'armée israélienne. Dans ce climat de terreur, le peuple palestinien n'a d'autres choix que de s'autodéfendre par le peu de moyens dont il dispose. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre britannique Tony Blair a ouvert hier une conférence sur les réformes de l'Autorité palestinienne, en l'absence des principaux intéressés, les dirigeants palestiniens, Israël les ayant empêchés de s'y rendre. Les Etats-Unis y participent à travers le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, William Burns. Des représentants des autres membres du Quartette (Union européenne, Russie, ONU) y sont également présents, ainsi que des délégués saoudiens et jordaniens. Pour déjouer l'obstruction israélienne, le secrétaire britannique au Foreign Office, Jack Straw, a décidé de conférer téléphoniquement avec de hauts responsables palestiniens bien que le représentant palestinien à Londres soit présent. Les Anglais accusent Ariel Sharon d'avoir anéanti la conférence par sa décision absurde. L'Autorité palestinienne a précisé sa position dans un document présenté hier. Ce document de cinq pages retrace l'historique du conflit israélo-palestinien et renouvelle l'exigence du retrait de l'armée israélienne de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et de Jérusalem-Est, pour un retour aux frontières de 1967. Le document palestinien réaffirme que la réforme structurelle palestinienne ne pourra pas se faire tant qu'Israël ne relâchera pas son blocus militaire et économique des principales villes palestiniennes. «Le processus de réforme ne peut pas effectuer de grands pas si les mesures israéliennes se poursuivent», affirme le document. En principe, la conférence de Londres doit aider à l'application de la «feuille de route» du Quartette sur le Proche-Orient, qui établit un plan par étapes devant conduire à la création d'un Etat palestinien souverain d'ici 2005. Le ministre palestinien de l'Information Yasser Abd Rabbo a accusé les Etats-Unis de simuler leur soutien aux réformes de l'Autorité palestinienne. «Ils nous ont parlé d'une nouvelle Constitution et nous avons tenté de tenir une session du Conseil central de l'OLP sur ce sujet. Mais, Israël a empêché tous ses membres de s'y rendre et les Américains n'ont rien fait», a-t-il rappelé. «En ce qui concerne la Conférence de Londres, les Américains n'ont pas levé le petit doigt pour aider Blair ou permettre aux Palestiniens de s'y rendre, alors que toute cette Conférence tourne autour des réformes», a-t-il ajouté. Dans les territoires occupés, le Hamas menace d'enlever des Israéliens pour les échanger contre les prisonniers palestiniens. Rappelons à ce sujet, qu'ils sont 8.000 à être prisonniers d'Israël, certains depuis plusieurs mois, sans être jugés.