Londres vient d'abriter la première conférence virtuelle pour la paix de l'histoire du Proche-Orient. Israël ayant interdit aux dirigeants palestiniens de quitter leurs enclaves, ils ont été acculés à participer aux débats, sur la réforme de leurs Institutions, depuis Ramallah, en Cisjordanie, grâce à une liaison vidéo. Londres vient d'abriter la première conférence virtuelle pour la paix de l'histoire du Proche-Orient. Israël ayant interdit aux dirigeants palestiniens de quitter leurs enclaves, ils ont été acculés à participer aux débats, sur la réforme de leurs Institutions, depuis Ramallah, en Cisjordanie, grâce à une liaison vidéo. L'interdiction israélienne est une nouvelle manifestation du refus de gouvernement sortant à toute ouverture et à toute initiative qui peut débloquer une situation déjà fort complexe. Elle s'inscrit dans la stratégie extrémiste israélienne. Ariel Sharon fait tout pour aller nulle part, pris au piège de sa vision des choses mécanique, agressive et à sens unique. Pourquoi ce gouvernement tient-il tant à museler l'Autorité palestinienne ? Parce que Sharon s'inquiète des réformes que le Président Yasser Arafat finalisera et mettra bientôt en œuvre. Dans l'immédiat, l'objectif du Premier ministre israélien est d'empêcher ces réformes, d'entretenir la violence et de combattre toute ouverture palestinienne susceptible de favoriser une solution négociée du conflit. Affirmer qu'Israël est en danger de paix n'est pas une clause de style. Ses dirigeants ne cessent de le confirmer à travers leur comportement. Ariel Sharon, parce qu'au fond de lui-même, il est opposé à tout véritable compromis, continue de faire croire au monde qu'il n'y a personne, côté palestinien, avec qui négocier. Il est tellement perdu, à l'approche des élections législatives du 28 janvier, empêtré qu'il est dans ses scandales à répétition de corruption, qu'il ne sait plus où donner de la tête. Son gouvernement est à ce point plongé dans des contradictions qu'il n'hésite pas à proposer, au lieu de se retrancher derrière un mur de protection, d'entourer de clôtures chaque village et chaque ville palestiniens pour les isoler. Il n'éprouve aucune gêne à préconiser le déplacement des Palestiniens de leurs propres territoires. Ariel Sharon vient de le démontrer une nouvelle fois en s'opposant à la tenue de la conférence de Londres: ce n'est pas la négociation qui mènera à la coexistence pacifique entre les deux peuples. Ce qu'il préconise, c'est l'expulsion de millions de Palestiniens. On voit d'ici les drames et les souffrances que réserve le chef de file des extrémistes israéliens à son propre peuple et au peuple de Palestine. Le scénario le plus réaliste à venir avec Sharon est, hélas, le plus sanglant.