La dernière séance de la Bourse agricole et d'élevage d'Estrémadure confirme la stabilité des prix dans les principales filières agricoles et d'élevage. Toutefois, l'annonce du roi du Maroc, qui a appelé les Marocains à s'abstenir d'accomplir l'Aïd el-Adha, prévu le 16 juin, «pourrait modifier l'équilibre du marché ovin espagnol dans un contexte de préoccupations climatiques et économiques et face aux incertitudes pour les exportateurs espagnols», a-t-on affirmé. Le souverain chérifien a appelé la population à ne pas sacrifier le mouton lors de la fête de l'aïd en raison d'une diminution du cheptel liée à la sécheresse qui a fait grimper les prix. «Notre pays affronte des défis climatiques et économiques qui ont eu pour conséquence une régression substantielle du cheptel», a déclaré le roi dans un discours lu par le ministre des affaires religieuses à la télévision publique. Le monarque a demandé à son peuple de «s'abstenir d'accomplir le rite du sacrifice de l'Aïd de cette année», pour la première fois depuis 1996. Selon le souverain, «son accomplissement dans ces conditions difficiles est susceptible de porter préjudice» à une grande partie des habitants du pays, «particulièrement ceux à revenu limité». En Espagne, le marché des bovins destinés à l'engraissement maintient ses niveaux. Les taurillons croisés de 200 à 250 kg s'échangent entre 5,88 et 6,08 euros le kilo, ceux de 250 à 300 kg entre 5,01 et 5,41 euros. Les génisses affichent des valeurs stables, oscillant entre 4,74 et 5,04 euros le kilo. Les prix des vaches de réforme restent compris entre 1 300 et 1 800 euros selon leur état. Les animaux destinés à l'abattage présentent des cours inchangés. Les mâles de 300 à 370 kg se négocient à 7,00 euros le kilo, tandis que ceux de plus de 370 kg atteignent 6,84 euros. Les génisses de 270 kg restent autour de 6,86 euros, et les femelles de plus de 270 kg affichent un prix stable de 6,84 euros. Le marché ovin sous surveillance Les prix des agneaux restent fermes. Les animaux de 19 kg affichent une valeur de 5,687 à 5,867 euros le kilo, tandis que ceux de 23 kg se négocient entre 5,136 et 5,336 euros. Les agneaux de 34 kg conservent une fourchette inchangée, oscillant entre 4,75 et 4,95 euros le kilo. L'interdiction marocaine place les exportateurs espagnols face l'inconnu. Chaque année, les ventes vers le Maroc permettent d'écouler une part significative de la production, contribuant à l'équilibre du marché. En l'absence de ce débouché, les opérateurs redoutent une accumulation des stocks et des conséquences sur les prix en Europe.