Malgré un contexte économique mondial incertain, le Maroc maintient le cap en renforçant ses investissements stratégiques. Avec une enveloppe budgétaire en évolution, le pays mise sur des secteurs clés comme l'éducation, la santé, l'habitat et les infrastructures. Cette politique, dont les enjeux dépassent le simple cadre financier, traduit l'ambition de bâtir un modèle de développement inclusif et durable où modernisation et résilience vont de pair. En dépit de la morosité prévalant à l'échelle internationale, le Maroc maintient une trajectoire d'investissement ambitieuse, affirmant ainsi son engagement en faveur d'un développement durable et inclusif. En 2024, le pays a alloué un budget de 335 milliards de dirhams aux investissements, incluant des projets de reconstruction suite au séisme d'Al Haouz. Cette dynamique s'intensifie en 2025 avec une augmentation de 1,5%, portant l'enveloppe à 340 MMDH. Formation et santé, les piliers fondamentaux Un effort particulier est consenti pour le renforcement de l'Etat social. Ainsi, des investissements d'envergure sont alloués à des secteurs clés. Parmi eux, figure l'éducation avec comme objectif de poursuivre la généralisation et le développement de l'enseignement préscolaire, en vue d'atteindre un taux de scolarisation supérieur à 80% en 2025. Cela implique la construction et l'équipement de 3.200 nouvelles salles de classe ainsi que la réhabilitation et l'équipement de 640 salles existantes. De plus, 181 nouveaux établissements scolaires abritant 2.094 salles de classe verront le jour, renforçant ainsi la capacité d'accueil du système éducatif. L'enveloppe budgétaire dédiée à ce chantier est d'environ 2,3 MMDH. Le même élan concerne l'enseignement supérieur. Des projets d'envergure tels que la Faculté de médecine et de pharmacie d'Errachidia (445 MDH) ou encore l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Ouarzazate (100 MDH) sont initiés. Par ailleurs, la modernisation du système de formation professionnelle se poursuit avec l'achèvement des Cités des métiers et des compétences dans les 12 régions du Royaume. La santé n'est pas en reste. Le renforcement de l'offre de soins demeure prioritaire avec, notamment, la création de Centres hospitaliers universitaires (CHU) dans plusieurs régions (Rabat, Laâyoune, Guelmim, Béni Mellal, Errachidia). En parallèle, 28 nouveaux établissements hospitaliers verront le jour, avec un investissement global dépassant 13 MMDH. La réhabilitation de 524 centres de santé s'inscrit également dans une stratégie de modernisation visant à améliorer l'accès aux soins pour tous les citoyens. Le volet social inclut également le cadre de vie. Dans ce sens, les investissements publics dédiés permettront de lutter contre l'habitat insalubre. En 2025, les efforts se concentreront sur les grandes régions urbaines comme Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al-Hoceima. L'objectif est de favoriser l'aménagement urbain et de créer des infrastructures de proximité pour dynamiser l'économie locale et favoriser l'intégration sociale. Par ailleurs, face aux défis posés par le changement climatique, le Maroc intensifie ses investissements en infrastructures hydrauliques. Des projets comme le barrage de Ratba (2,990 MMDH) ou encore celui de Targa Oumadi (920 MDH) témoignent de cette volonté de sécuriser l'approvisionnement en eau potable et en irrigation. Par ailleurs, le pays mise sur le dessalement d'eau de mer avec des unités en développement à Laâyoune (480 MDH) et Dakhla (450 MDH). gros focus sur les Infrastructures Pour renforcer son attractivité économique, le Maroc ne lésine pas sur les investissements dans les autres infrastructures, notamment de transport. L'extension du réseau ferroviaire, la modernisation des infrastructures portuaires et aéroportuaires sont autant d'initiatives destinées à faire du pays un hub économique. En outre, des zones logistiques régionales seront développées pour soutenir la compétitivité économique et favoriser un transport durable, en coordination avec les collectivités territoriales et le secteur privé. Le programme d'investissement 2025 met également l'accent sur la transformation du secteur agricole dans le cadre de la stratégie «Génération Green 2020-2030». L'optimisation des systèmes d'irrigation, la modernisation des infrastructures agroalimentaires et la promotion d'un partenariat public-privé renforcé sont au cœur des priorités. L'ambition nationale en matière d'investissement ne se résume pas à des budgets conséquents. Elle traduit une vision de développement cohérente où l'inclusion sociale, la modernisation des infrastructures et la résilience climatique se combinent pour bâtir une économie plus compétitive et un cadre de vie amélioré. En capitalisant sur ces dynamiques, le Maroc entend non seulement renforcer sa souveraineté économique mais aussi s'imposer comme un modèle de croissance durable dans la région. Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO