Palestiniens assassinés, universités fermées et dirigeants interdits de mouvements sont parmi les mesures adoptées par Israël pour museler le peuple palestinien. Trois Palestiniens ont été tués hier dans la Bande de Ghazza lors d'une nouvelle agression de l'armée d'occupation israélienne. Parallèlement, Israël a interdit aux Palestiniens de moins de 35 ans de quitter la Cisjordanie et la Bande de Ghazza pour se rendre à l'étranger et empêchait les hauts responsables de l'Autorité palestinienne de se déplacer entre les villes de Cisjordanie, a indiqué le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Arekat. «Israël a pris la décision d'empêcher les Palestiniens de moins de 35 ans de quitter les territoires palestiniens et d'interdire aux responsables palestiniens de se déplacer entre les villes ou de voyager à l'étranger», a affirmé M. Arekat. «Il s'agit d'une nouvelle preuve qu'Ariel Sharon veut détruire l'Autorité palestinienne», a poursuivi le responsable palestinien. Toujours au chapitre des mesures répressives, Israël a annoncé la fermeture de trois universités palestiniennes accusées de contestation. Parmi les universités fermées, figure la plus prestigieuse, celle de Bir-Zeït près de Ramallah, en Cisjordanie, et celle d'An-Najdah à Naplouse, le plus grand établissement universitaire de Cisjordanie. Israël a également décidé d'empêcher les 120 membres du Conseil central de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de se réunir demain, jeudi à Ramallah. Ce Conseil, instance intermédiaire entre les Conseils exécutif et national de l'Organisation palestinienne, devait débattre d'un projet de constitution palestinienne. Son ordre du jour prévoyait également l'examen de la «feuille de route» proposée par le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) pour définir les étapes qui doivent mener à la naissance d'un Etat palestinien souverain. Israël ne renonce pas pour autant à ses méthodes répressives devenues classiques, comme la généralisation des assassinats dits «ciblés». Le gouvernement Sharon a, en outre, empêché la délégation palestinienne d'assister à Londres aux négociations, prévues les 13 et 14 janvier, sur les réformes des institutions palestiniennes. Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a aussitôt condamné cette décision arbitraire estimant que le double attentat de Tel-Aviv poussait au contraire à la recherche de nouvelles voies de dialogue.» Ce sont les mesures prises par Israël qui sont contre-productives. Au lieu de se concentrer sur la lutte contre le terrorisme, le gouvernement israélien frappe ceux qui s'y opposent», a souligné le chef de la diplomatie britannique. Son gouvernement a indiqué hier que cette conférence pourrait être annulée. Il a toutefois exprimé l'espoir que «les représentants palestiniens puissent venir à Londres». «Nous devons patienter pour savoir comment les choses vont évoluer au cours des prochains jours», a ajouté un porte-parole. En tout cas, en dépit de l'interdiction israélienne, les délégués palestiniens ont annoncé poursuivre leurs préparatifs pour assister à la rencontre londonienne. Sur un plan intérieur, la police israélienne a lancé une enquête sur l'octroi par un homme d'affaires sud-africain d'une garantie bancaire de 1,5 million de dollars à Omri et Gilad Sharon, fils du Premier ministre israélien. Selon « Haaretz », Sharon et ses fils sont soupçonnés d'avoir reçu des pots-de-vin, d'abus de confiance et de faux témoignages. La police israélienne a demandé l'aide des autorités sud-africaines. Les 1,5 million de dollars auraient servi à rembourser des fonds qu'Ariel Sharon devait à la suite du financement illégal de sa campagne pour se faire élire chef du Likoud, en 1999. Un des fils de Sharon a payé des pots-de-vin de plusieurs centaines de milliers de dollars pour rétribuer ses «conseils» dans une affaire de vente d'appartements et de projets immobiliers en Espagne et en Grèce. Le Likoud est également secoué par un scandale sur des achats de voix lors de la désignation des candidats à la députation et sur l'infiltration de la mafia israélienne au sein du Likoud.