Le gouvernement britannique qualifie l'attitude israélienne d'absurde. Regain de violences dans les territoires occupés. Plus de 8.000 Palestiniens détenus sans jugement, en Israël. Deux Israéliens et quatre Palestiniens ont été tués dimanche ,peu après la tombée de la nuit, lors d'affrontements qui ont éclaté dans un village de colonisation le long de la frontière avec l'Egypte. Au terme de ces morts, ce sont neuf Palestiniens et deux Israéliens qui ont été tués dimanche, en Palestine. L'armée israélienne a, en outre, coupé, la nuit de dimanche à lundi, la localité de Beit Hanoun, dans le Nord de la Bande de Gaza, de la ville de Gaza. L'Autorité palestinienne a invité, vendredi dernier, les militants palestiniens à la retenue et à ne pas se laisser entraîner par les provocations israéliennes, à l'approche des élections législatives, réaffirmant son «rejet de tous les actes de violence qui visent les civils palestiniens et israéliens». À deux semaines des législatives israéliennes, le climat d'insécurité profite au parti Likoud d'Ariel Sharon, partisan d'une répression tous azimuts contre le peuple palestinien et sa direction. Sur le plan diplomatique, la Conférence de Londres sur la réforme des Institutions palestiniennes a été anéantie par le refus absurde d'Ariel Sharon d'autoriser le déplacement en Angleterre de dirigeants palestiniens, a réaffirmé le ministre britannique du Développement international, Clare Short. Les autorités britanniques ont demandé, en vain, au gouvernement israélien de reconsidérer son refus. Devant ce blocage, Londres devra finalement se contenter, ce mardi, d'une conférence téléphonique. «La Conférence vient d'être anéantie par le gouvernement israélien, qui a décidé qu'il ne permettrait pas aux dirigeants palestiniens de participer à une telle conférence, ce qui est absurde», a regretté Mme Short, l'un des plus proches ministres de Tony Blair. «Il y a des Palestiniens réformateurs qui veulent avancer et nous devons faire plus en ce sens», a-telle plaidé. «La Conférence visait à accompagner les Palestiniens à bâtir des Institutions qui serviront de point de départ à un Etat souverain et bien structuré», a-t-elle ajouté. Dans une critique à peine voilée de l'Administration américaine, Mme Short, réputée pour son honnêteté intellectuelle, a relevé que le monde arabe reprochait à Washington de faire deux poids deux mesures dans ses relations avec Israël d'un côté et l'Irak de l'autre. Dans les territoires occupés, plus de 8.000 Palestiniens sont détenus dans les geôles israéliennes, dont la grande majorité sans jugement, a indiqué hier le ministre palestinien chargé des prisonniers, Hicham Abderrazak. «Le nombre des Palestiniens détenus a dépassé les 8.000 car les forces d'occupation ont multiplié les arrestations et les perquisitions», a déclaré le ministre. «Notre peuple et l'Autorité palestinienne rejetteront tout projet de résolution du conflit qui n'inclut pas la libération de nos prisonniers», a-t-il ajouté, pointant du doigt la «feuille de route» du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) qui prévoit la création d'un Etat palestinien souverain par étapes d'ici 2005. Le ministre a appelé la communauté internationale à intervenir pour obtenir la libération immédiate des prisonniers qui ne doivent pas être jugés, étant des prisonniers de guerre.