Le Président palestinien veut empêcher le Likoud de bénéficier de conditions favorables lors du scrutin du 28 janvier. Sharon privé d'antenne pour propagande électorale. La Conférence de Londres aura lieu malgré l'opposition d'Israël. Trois Palestiniens ont été tués et 16 autres blessés par les forces de répression israéliennes lors d'incursions de blindés dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie. Ces assassinats ont visé des Palestiniens non armés. Parallèlement l'armée israélienne a continué à détruire des maisons, notamment à Jénine, où des fantassins, appuyés par une quarantaine de blindés et deux hélicoptères d'assaut, ont imposé le couvre-feu et dynamité une trentaine habitations. Un haut responsable palestinien, Saëb Arekat a vivement condamné ces agressions, accusant Ariel Sharon de les mener pour détourner l'attention de l'opinion publique israélienne des scandales qui l'éclaboussent à l'approche des législatives du 28 janvier. «Ces agressions sont une tentative du gouvernement israélien de détourner l'attention des accusations de corruption et de peser sur la campagne en perpétrant plus de massacres, de destruction et de terrorisme d'Etat dans les territoires palestiniens», a-t-il souligné. Mais, le mot d'ordre, actuellement en Israël, est de ne pas tomber dans le piège des provocations d'Ariel Sharon. Le Président Yasser Arafat a ainsi appelé les militants palestiniens à cesser les attaques contre les civils israéliens avant les élections qui pourraient relancer le processus de paix. Le Président palestinien condamne «tous les actes de violence qui visent des civils palestiniens et israéliens». «Les attaques contre les civils israéliens ont sévèrement décrédibilisé notre cause auprès de la communauté internationale et dans l'opinion publique israélienne», déclare un communiqué du Cabinet palestinien. L'appel à la vigilance du Président Yasser Arafat coïncide avec le scandale financier qui a sérieusement éclaboussé Ariel Sharon et son parti, le Likoud. Dans des tentatives désespérées pour se disculper, le Premier ministre israélien accuse le parti travailliste et ses dirigeants de comploter contre lui et sa famille à des fins purement électoralistes. Mais, rien n'y fait. La chute du Likoud est implacable. De récents sondages lui attribuent désormais entre 27 et 30 sièges, contre 41 précédemment, sur les 120 du Parlement israélien, ce qui remettrait ce parti de droite sous la pression du parti travailliste qui milite pour la reprise immédiate du dialogue de paix avec le peuple palestinien, ce que refuse Ariel Sharon qui a envoyé son armée réoccuper chaque ville palestinienne en Cisjordanie. Au moins 2.100 Palestiniens et quelque 700 Israéliens ont été tués depuis le gel du processus de paix d'Oslo. Le juge de la Cour Suprême israélienne, président de la Commission électorale, a entièrement justifié hier sa décision sans précédent d'interrompre la retransmission de la conférence de presse controversée de Sharon, estimant que celle-ci avait glissé sur le terrain de la propagande électorale «grossière et contraire à la loi électorale». «Je représente le droit et n'ai pas à me plier aux volontés du prince», a dit le juge Michaël Heshin. Enfin, sur le plan diplomatique, l'Egypte a annoncé hier sa participation à la Conférence de Londres, prévue demain mardi, sur les réformes palestiniennes, à laquelle les délégués de l'Autorité palestinienne se joindront par téléphone, à cause de l'interdiction de voyager que leur a imposée Israël . L'Arabie saoudite et la Jordanie ont également été conviées à cette conférence. Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères avait annoncé qu'après le refus israélien, il a invité également des représentants du Quartette (Etats-Unis, Union Européenne, Russie et Nations Unies) à se joindre à la réunion de Londres.