Que ce soit pour le jeûne, pour le pèlerinage ou pour les fêtes, nombreux sont les événements religieux tributaires de l'observation oculaire du croissant lunaire, qui suscitent le débat sur les débuts et fins de mois lunaire particulièrement au mois de Ramadan, entre ceux qui soutiennent l'observation oculaire et ceux qui appellent à se baser sur les possibilités qu'offre le calcul astronomique. Les opinions et les fatwas, qui contestent la légitimité du calcul astronomique pour déterminer le début et la fin du mois, considèrent ce calcul en contradiction avec les hadiths authentiques et avec ce qui a été convenu entre les compagnons du prophète Sidna Mohammed, à savoir l'observation oculaire partant de leur attachement au hadith: « Jeûnez à la vision de son croissant et rompez le jeûne à la vision de son croissant ». D'un autre côté, quelques fatwas contemporains considèrent le calcul astronomique comme une science moderne qui a atteint un haut degré de précision, c'est le cas du Conseil européen pour la Fatwa et la recherche, qui a appelé, lors de sa 19è session au sujet de la détermination du début des mois lunaires, ses membres, les imams et les oulémas « à ancrer la culture du respect des décisions fondées sur les données astronomiques sans équivoque lorsque celles-ci concluent l'impossibilité de la vision de la nouvelle lune ». Le débat sur cette question ne sera pas d'actualité cette année, a indiqué l'astronome Abdelaziz Kharbouch dans une déclaration à la MAP, précisant, sur la base de ses recherches astronomiques, que toutes les conditions sont réunies pour que l'observation du croissant du mois de Ramadan soit catégorique, claire et incontestable. M. Kharbouch a émis le souhait de voir tous les pays arabes et islamiques s'unir lors du mois sacré du Ramadan de cette année, en harmonie avec les calculs astronomiques qui montrent que « le croissant apparaitra directement après le coucher du soleil mercredi 29 Chaâbane (16 mai) dans toutes les villes de l'Est, même celles qui adoptent le calendrier Umm al-Qura. L'astronome souligne que le Fqih s'assure en priorité de l'observation du croissant lunaire, étant une question religieuse comme la prière et le pèlerinage, ensuite avoir recours aux possibilités offertes par le calcul astronomique. Dans ce domaine, le Maroc adopte l'observation oculaire selon le rite Malékite, a-t-il poursuivi, notant que l'observation de la lune ne se fera que de cette manière, mais rien n'empêche l'usage du calcul astronomique. Or, le calcul astronomique doit être pris en compte en cas de négation, dans la mesure où si le calcul a démontré l'incapacité d'observer le croissant notamment en cas d'éclipse, et qu'une personne affirme avoir aperçu le croissant, le calcul dans ces cas est valable, et le témoignage hypothétique, a-t-il fait savoir, notant que l'hypothèse ne se substitue pas aux faits avérés. Le Maroc est l'un des rares pays à recourir à des comités officiels pour l'observation du croissant lunaire durant tous les mois de l'année, à travers 270 positions dans les différentes régions du Royaume, et avec la participation des Forces armées royales, a-t-il relevé, notant que cette démarche fait du Maroc le meilleur pays en matière d'observation du croissant lunaire. D'autres pays ne se fient pas entièrement à la méthode du calcul astronomique, a-t-il fait observer, expliquant que cette méthode détermine la vision en fonction de l'occurrence de la conjonction lunaire avant le coucher du soleil et la constatation du croissant lunaire, même pendant une courte durée, après le coucher du soleil.