Mustapha Ramid estime que l'Etat a fait un choix politique en optant pour le lundi comme jour de l'Aïd. Me Mustapha Ramid ne changera jamais. Le pays peut changer, la carte politique peut se métamorphoser, la manière de faire la politique peut être révolutionnée, même le PJD peut se remettre en cause, mais le député islamiste, lui, il ne changera pas. Ni sur les idées ni sur la manière de les défendre. Il vient d'en donner la preuve dans un entretien qu'il a accordé à l'agence QudsPress où il accuse «le régime arabe officiel» de «soumettre la religion à des petits calculs politiques et géographiques». Le député et chef du groupe parlementaire du PJD estime que les Etats arabes ont l'obligation d'«unifier leurs positions sur les dates des fêtes d'Al Fitr et d'Al Adha» tout en exprimant sa déception quant à «la décision» du Maroc de célébrer l'Aïd le lundi et non le dimanche. Me Ramid, un homme de droit et lauréat de l'une des écoles les plus prestigieuses de la Charia islamique à savoir Dar Al Hadith Al Hassania reproche donc au Maroc le fait qu'il ait pris «la décision» d'opter pour un jour au lieu d'un autre comme date de la célébration de la fête. Un choix qu'il qualifie de petit calcul politique et géographique. C'est comme s'il y avait une instance quelque part dans l'appareil de l'Etat marocain qui se permet de choisir selon l'humeur. Une insinuation aggravée par le fait qu'elle émane de quelqu'un qui sait pertinemment, de par sa formation et de ses responsabilités parlementaires, que l'Etat marocain fait de cette question une affaire sacrée à tel point qu'il se limite à l'observation rigoureuse tant du Coran que du Hadith explicite du Prophète sur la question. Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit: «Jeûnez dès que vous voyez la nouvelle lune (de Ramadan) et rompez le jeûne dès que vous voyez la nouvelle lune (de Chaoual). Si des nuages vous empêchent de la voir, complétez à trente jours le mois de Chaâbane». Il s'agit là, évidemment, d'un Hadith unanimement reconnu comme authentique. «La Mauritanie, la Tunisie et l'Algérie ont annoncé avoir observé la nouvelle lune de Chaoual alors que le Maroc qui continue à adopter l'observation visuelle ne l'a pas fait et a annoncé la fête pour le lundi», déclare Me Ramid à QudsPress avant de s'indigner : «Il est regrettable que les pays arabes ne veulent pas sortir cette affaire des petits calculs politiques et géographiques et de la maintenir dans son cadre religieux». Un appel étonnant de la part d'un homme politique dont l'ensemble de l'action se résume à une seule idée : refusionner la religion et la politique.