Dans un contexte de maîtrise de l'inflation, la DPEG estime qu'il est nécessaire de réduire le coût moyen de la dette intérieure qui reste supérieur par rapport à l'endettement extérieur. La Direction de la Politique Economique Générale (DPEG) relevant du ministère des Finances vient de concocter un travail intéressant sur l'impact notamment de la croissance, de l'inflation, des intérêts de la dette sur l'évolution du taux d'endettement direct du Trésor. Le mérite de ce document, c'est qu'il fait le point sur les efforts accomplis en matière de maîtrise de l'endettement. Avant d'entrer dans le vif du sujet, la DPEG souligne que le niveau de la dette par rapport au PIB est l'un des principaux indicateurs de l'état des finances publiques. Et d'ajouter qu'une politique budgétaire viable suppose que le niveau actuel et futur de la dette ne soit pas trop élevé et que celui des nouveaux emprunts ne détourne pas l'épargne en exerçant des pressions à la hausse sur les taux d'intérêt, laquelle épargne pourrait être plus productive dans le secteur privé. A en juger par les conclusions de la Direction, la persistance des déficits budgétaires supérieurs à 3% du PNB durant la décennie 80 s'est traduit par une hausse notable du taux d'endettement public direct. A titre de rappel, en 1992, celui-ci a atteint 85% contre 41,6% dix ans auparavant. En 2001, ce taux s'est établi à 75%. Selon toujours la Direction de la Politique Economique, les effets des mesures adoptées pour réduire le déficit budgétaire se traduisent, à long-terme, au niveau de la dette publique. Comment alors évaluer l'évolution de la dette publique par rapport au PIB ? Pour la DPEG, c'est la résultante de l'effet combiné de quatre facteurs : la croissance du PIB en volume, l'inflation, le niveau du solde primaire et les effets du taux de change et de la gestion active de la dette, connues sous le vocable « autres opérations financières ». Afin dévaluer les efforts accomplis en matière de maîtrise d'endettement, la DEPG a met l'accent sur l'impact de ces facteurs et qui sont intervenus dans la gestion de la dette publique marocaine durant la période 2002/2003. Les données des lois de Finances de ces deux années ont été prises en compte. L'objectif étant de dessiner les perspectives à l'horizon 2010 pour les finances publiques, au cas où la politique budgétaire restera identique. Parmi les conclusions qu'on peut tirer de la note de la DPEG, c'est que le taux d'intérêt est le facteur qui influe le plus sur l'évolution du taux d'endettement. A ce titre, la Direction souligne qu' il faudra chercher à réduire le coût moyen de la dette intérieure qui reste supérieur à 3 points par rapport à la dette extérieure. Et de poursuivre : l'action sur les taux d'intérêt intérieurs pourrait s'effectuer à travers l'approfondissement des mesures visant à dynamiser davantage le marché des adjudications, dont la réforme, il faut le noter, s'est traduite par une baisse significative des taux. Sans oublier le recours au financement extérieur pour diminuer la concurrence éventuelle exercée par le Trésor sur la levée de fonds au niveau du marché intérieur et la multiplication des lignes de crédit. Autre conclusion : la réduction de l'endettement dépend de la mise en place des conditions favorables pour stimuler la croissance économique. A en juger par le niveau actuel des taux d'intérêt et de l'inflation, la DPEG estime que le taux de croissance doit se situer à hauteur de 6%. L'objectif étant d'amorcer une baisse soutenue du taux d'endettement public. Ce qui peut garantir aussi un excédent primaire de 2% du PIB.