Les résultats issus des activités de marché ont augmenté de 25,4%, à 7,9 milliards DH l'année dernière C'était à prévoir. Après une très bonne année 2016, les bénéfices dégagés par les banques sur les opérations de marché piquent sensiblement du nez au premier semestre de l'année en cours, comme on peut le constater à travers les dernières communications financières de tous les établissements de la place (en base sociale reflétant le comportement de l'activité sur le marché local). Pour ne citer que les chutes les plus prononcées, le Groupe Attijariwafa bank a vu son profit en la matière s'établir à près de 1,1 milliard DH au premier semestre 2017 contre 1,3 milliard DH à la même période de l'année passée, soit plus de 200 MDH évaporés (-16%). Plus remarquable encore, le bénéfice rattaché aux activités de trading de BMCE Bank of Africa se trouve amputé de quasiment les deux tiers, passant de 916 MDH à 378 MDH. Citons encore la déconvenue du Crédit du Maroc qui subit une baisse de 13% de son résultat sur les opérations de marché, ce qui fait que le groupe ne remonte que de 62 MDH de ce compartiment sur la première moitié de l'année en cours au lieu de 71 MDH à la même période de l'année passée. Sur tout le secteur, les établissements qui s'en sortent le mieux affichent dans le meilleur des cas une progression relativement modeste de leurs bénéfices dégagés sur les activités de marché. C'est peu dire que cette petite forme des revenus du trading contraste avec la situation observée en 2016. Les résultats issus des activités de marché ont en effet augmenté de 25,4%, à 7,9 milliards DH l'année dernière, selon les chiffres agrégés par Bank Al-Maghrib. Cela a même fait passer le résultat des opérations de marché devant les revenus de commissions en termes de contribution au produit net bancaire du secteur avec une part de 17% sur les 45 milliards DH dégagés par les banques l'année dernière. Mais à vrai dire le propre du résultat des opérations de marché est de fluctuer. Pour schématiser, les banques sont généralement gagnantes quand les taux obligataires sont orientés à la baisse. «Cela accroît systématiquement la valeur des titres déjà détenus par les établissements en portefeuille car ceux-ci sont assortis de rémunérations plus intéressantes», éclaire-t-on parmi les professionnels. Aussi, les taux continuant de baisser sur la durée, les établissements gagnent à spéculer en achetant des titres qui pourront être revendus avec un gain par la suite. «Cela est d'autant plus rentable que la sensibilité de la valeur des obligations aux variations des taux obligataires est très importante», soulignent les spécialistes. Précisons bien que les obligations restent de loin le premier instrument sur lequel misent les banques dans le cadre de leurs opérations de marché. Elles affectent plus des deux tiers de leur investissement en la matière aux obligations privées ou publiques, ainsi qu'il ressort des états financiers des établissements de la place. Seulement, les taux obligataires ne restent jamais durablement baissiers. Et lorsqu'ils repartent à la hausse comme ce qui a été observé ce début d'année, marqué par une correction technique succédant à une forte chute, les profits des établissements en prennent un coup. Cependant, les banques intègrent parfaitement ce caractère fluctuant et elles savent bien en tirer avantage. Sur le qui-vive l'année dernière dans le contexte de baisse des taux obligataires elles ont propulsé leur résultat des opérations sur titres de transaction de 60%, à 4,4 milliards DH. L'essentiel de ce volume consistait en des gains latents induits par la valorisation aux prix de marché des portefeuilles concernés. Grâce aux plus-values de cession réalisées, le résultat des opérations sur titres de placement s'est accru de 49,5%, à 1,7 milliard DH. Mais il faut bien comprendre que l'évolution en dents de scie cantonne le résultat sur les opérations de marché au rôle de soutien ponctuel aux marges des banques, insistent les professionnels. Lorsqu'il s'agit de se ménager de nouveaux revenus durables, notamment pour compenser la petite forme de la marge d'intermédiation, les établissements semblent plutôt se tourner vers les commissions.