Comme promis il y a un an, Taslif est parvenue à redresser la barre au terme de l'exercice 2011. La société de financement s'est en effet dégagée de la situation déficitaire qui avait marqué son exercice précédent, suite notamment à l'affaire d'escroquerie dont avait été victime Salaf (société absorbée par Taslif) et qui a conduit l'entité vers un résultat net de -90,64 MDH en 2010. Pour 2011, Taslif vient donc de publier un bénéfice net de 17,8 MDH, grâce notamment à une baisse sensible du montant des dotations aux provisions pour créances et engagements irrécouvrables. Ce poste, qui affichait dans les comptes de 2010 un montant de 169 MDH, est revenu à des bases nettement moins lourdes, pour s'établir à 46,6 MDH. «Grâce à la politique de gestion de risque adoptée et aux efforts de recouvrement soutenus, les créances en souffrance ont baissé de 33%», note-t-on auprès de Taslif. L'effort de provisionnement a, de son côté, permis de couvrir jusqu'à 77% de ces créances en souffrance alors qu'en 2010, ce taux s'était restreint à 45%. Sur le volet commercial également, Taslif n'a pas de quoi rougir. Grâce à sa stratégie axée sur le marché des particuliers, conventionné ainsi que le développement de synergie avec le réseau de CNIA Saada, Taslif affiche une hausse de 19% des crédits distribués en 2011, soit 407 millions de DH, en dépit d'un contexte sectoriel «marqué par la baisse de l'activité», rappelle le top management de la société de financement. Elle établit dans ces conditions son encours brut à 1,5 milliard de DH, en chute de 9%, suite à la baisse volontaire de l'activité durant les deux dernières années,dans un souci de restructuration du portefeuille client. C'est d'ailleurs ce qui pourrait expliquer la chute de 3% qu'accuse le PNB de Taslif pour 2011. Celui-ci s'est en effet limité à 108,49 MDH contre 111,48 MDH en 2010. Dans le détail, les comptes publiés par la société font ressortir une hausse de la marge d'intérêt, qui passe de 98,4 MDH à 104,58 MDH, tandis que la marge sur commission est passée de 1,25 MDH à 3,25 MDH. La chute du PNB est, par ailleurs, en partie induite par les autres produits bancaires, qui affichaient un solde de 14,3 MDH en 2010 et qui sont devenus nuls en 2011. Dans ces conditions, le Conseil d'administration de Taslif a annoncé son intention de proposer à la prochaine assemblée générale la distribution d'un dividende de 0,5 DH par action, soit un taux de distribution de près de 64%. Le détachement de ce dividende interviendrait, en cas de validation par l'AGO, le 25 juin prochain. Emission obligataire en gestation Taslif aura recours, sur les cinq prochaines années, à un emprunt obligataire, au moins. L'une des résolutions qui seront en effet proposées à la prochaine AGO inclut en effet le mandat du Conseil d'administration pour l'émission de titres de créances pour un montant pouvant atteindre 320 MDH,sur une maturité allant de 2 à 10 ans. Cela devrait donc donner un nouveau souffle à Taslif et alléger la pression induite par son plan de developpement 2010-2013, tout en lui permettant de ne pas altérer ses ratios de solvabilité, conformément aux exigences de la Banque centrale. Par ailleurs, il sera question lors de cette même AGO, qui être tenue le 2 avril prochain, de la ratification de la démission de Abdellatif Guerraoui du Conseil d'administration de Taslif.