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Bilans 2001
Publié dans Finances news le 11 - 04 - 2002

L'essence même de l'existence d'une société de bourse porte, essentiellement, sur l'accompagnement du marché boursier par des études et diagnostics pertinents et exhaustifs. L'analyste faite par Wafa Bourse passe en perspective l'ensemble des secteurs re
L'analyse du secteur des sociétés de financement concerne aussi bien les valeurs du secteur du crédit à la consommation (Acred, Crédor, Diac Salaf, Diac Equipement, Eqdom, Sofac Crédit et Taslif) que les valeurs du secteur du leasing (Maghrebail et Maroc Leasing).
Evoluant dans un secteur soumis à une concurrence de plus en plus accrue, les sociétés de financement connaissent encore une fois une année difficile, avec un recul au niveau de leurs produits bruts d'exploitation (-3%) et une importante dégradation de leur rentabilité nette, à -57,5% par rapport à 2000.
L'encours global du secteur des sociétés de crédit à la consommation s'est chiffré à 17,7 Mds DH au 31/12/2001, en hausse de 4,3% par rapport à 2000. Les crédits octroyés au cours de 2001 se sont élevés à 8,7 Mds DH, en hausse de 4%.
Par ailleurs, la production en termes de crédit-bail a atteint 5 Mds DH à fin 2001, dont 4,4 Mds DH pour le crédit-bail mobilier et 0,6 Mds DH pour le crédit-bail immobilier, soit respectivement des hausses de 11,8% et 0,1% par rapport à 2000.
Ainsi, la baisse du chiffre d'affaires du secteur provient quasi exclusivement de la tendance baissière du TEG. En effet, nous avons assisté à deux baisses consécutives du TEG en 2001 : en mars 2001, le TEG était à 15,46%, puis en octobre 2001 il a baissé à 15,44%.
Actuellement, étant donné la baisse continue des taux directeurs, nous assistons, une nouvelle fois, à la baisse du TEG à partir du 1er avril 2002, à 15,14 %.
En termes d'exploitation, et à l'instar du secteur bancaire, la tendance générale observée a été la constitution d'importantes provisions pour créances en souffrance par les sociétés de financement, en respect de normes assez strictes devant être édictées par Bank Al-Maghrib, impactant fortement leurs résultats nets.
Cependant, nous pouvons constater que deux sociétés sortent du lot, à savoir:
- Eqdom, qui affiche une progression de son chiffre d'affaires de 2% et qui limite le recul de son résultat net à -9% ;
- et Maghrebail, qui réalise une véritable prouesse avec un chiffre d'affaires en hausse de 9% et une baisse du résultat net comprimée à 3,5%.
Secteur du crédit à la consommation
Eqdom
Au terme de l'exercice 2001, Eqdom a publié une progression de son encours crédit de 8,7%, soit plus que le double du taux de croissance de l'encours du secteur. La croissance du chiffre d'affaires a cependant été limitée à 2% eu égard à la baisse du TEG, baisse qui a aussi impacté le produit net bancaire de la société, en recul de 1,25% par rapport à 2000.
Par ailleurs, le portefeuille d'Eqdom s'est dégradé en 2001 : les créances en souffrance ayant progressé de 27%, les dotations aux provisions venant en couverture de ces créances ont donc été portées de 88 MDH en 2000 à 100 MDH en 2001.
Dans le même temps, les charges générales d'exploitation d'Eqdom ont été ma”trisées à -1,5%. Au terme de 2001, Eqdom affiche un résultat net de 111 MDH, en baisse de 9,3% par rapport à 2000.
Le Conseil d'administration maintient sa politique de distribution des bénéfices et compte proposer un dividende de 40 DH, ce qui correspond à un rendement brut de 6,6% sur la base d'un cours de 604 DH.
Faits marquants 2001
Le 1er mars a été signé l'accord de cession des actions Eqdom du Groupe ONA à la Société Générale. La SNI cède 36,59% de la société de crédit à la consommation, tandis que AXA Assurance Maroc cède 7,83%, soit au total 44,42% du capital d'Eqdom . Le tiers des titres sera cédé à la Société Générale Maroc tandis que les deux tiers resteront à la Société Générale France.
Le cours de l'action a été fixé à 800 DH, soit un prix global de 595 MDH. Une prime non négligeable a donc été consentie par le Groupe Société Générale, soit 24,5% par rapport au cours sur le marché au 29/03/02 (604 DH) et 32,8% par rapport au cours moyen 2002 (538 DH). Le prix de la transaction prend en effet en considération une prime de contrôle et une garantie de passif.
Ce changement d'actionnariat signifie pour Eqdom l'adossement à un grand réseau bancaire et l'expertise d'un spécialiste international du crédit à la consommation.
Rappelons toutefois que Eqdom évolue toujours dans un secteur qui manque de visibilité, notamment en matière de règles de classification et de provisionnement des créances en souffrance. Nous maintenons donc notre recommandation, soit conserver.
CREDOR
Au titre de l'exercice 2001, Crédor a réalisé une progression de son encours de crédits brut de 3% ; le produit net bancaire a accusé un recul de 22 MDH s'établissant à 130 MDH.
Toutefois, les opérations de recouvrement ont réalisé une augmentation de 70% permettant des reprises de provisions significatives. Ceci reflète le fruit des efforts de recouvrement entrepris par le management de Crédor.
La nouveauté dans les états financiers de Crédor réside dans l'adoption d'une nouvelle politique de provisionnement basée sur le nombre d'échéances impayées au lieu du motif de non-paiement.
Les dotations de provisions nettes de reprises pour l'exercice 2001 ont enregistré une hausse de 71%, s'établissant à 252,5 MDH.
Malgré la publication d'un résultat en déficit de 33 MDH, et afin d'assurer un rendement continu pour les actionnaires, le Conseil d'administration compte proposer la distribution d'un dividende exceptionnel de 10 DH par action, soit un rendement brut de 4,8%.
Augmentation de capital
Après la distribution d'un dividende de 10 DH par action, Crédor procédera à une augmentation de capital en numéraire après approbation qui portera le capital social de 120 MDH à 150 MDH et les capitaux propres de 222 MDH à 270 MDH. Cette augmentation de capital sera
réalisée au terme du deuxième semestre 2002.
DIAC SALAF / DIAC EQUIPEMENT
Au terme de l'exercice 2001, Diac Salaf a publié un résultat net de 1,5 MDH contre 23 MDH à fin 2000. Cette baisse du résultat net entre dans le cadre du plan de restructuration 2002 - 2005 de la société.
En effet, en 2001, Diac Salaf a procédé au déclassement d'un certain nombre de créances afin de se préparer aux règles de classification et de provisionnement de BAM. Ce reclassement, associé à la baisse du TEG, a entraîné une forte dégradation du PNB (-28%).
Afin de compenser cette baisse de revenu, Diac Salaf s'est attelée à la maîtrise de ses charges d'exploitation qui ont enregistré une baisse de 4% en 2001, gr‰ce notamment à la fermeture des 8 agences les moins rentables.
Le plan de développement de la société prévoit également un renforcement des fonds propres par une double augmentation de capital (2003 et 2005) et par le report systématique de la totalité du résultat net.
Diac Equipement a réalisé une année à l'image du secteur ; le chiffre d'affaires est en recul de 10% et le résultat net est quasiment nul (0,2 MDH). Le management du Groupe Diac envisagerait, à l'avenir, une fusion de ces deux entités.
Secteur du Leasing
Maghrebail
En terme d'exploitation, les chiffres de Maghrebail sont supérieurs à nos prévisions. Le PNB a progressé de 7,4% malgré la hausse des charges d'intérêts (+12,4%); et le résultat brut d'exploitation s'est établi à 64 MDH conte 60 MDH en 2000.
Notons par ailleurs que les immobilisations données en crédit-bail ont progressé de 15% au cours de l'exercice 2001.
Au terme de l'exercice 2001, Maghrebail a publié un résultat net en baisse de 3,5% à 33 MDH, suite à la dotation aux provisions pour créances en souffrance de 12 MDH en hausse de 53% par rapport à 2000.
Maroc Leasing
Au terme de l'exercice 2001, Maroc Leasing a publié un résultat net de 8 MDH contre 24 MDH à fin 2000, tandis l'encours des immobilisations données en crédit-bail ont baissé de 3,3%.
En effet, le PNB a enregistré une baisse de 7,5% suite à la quasi-stagnation du résultat des opérations de crédit-bail conjuguée à la hausse des charges d'intérêts de 5%. D'autre part, les dotations nettes aux provisions pour créances en souffrance ont été portées de 6 MDH en 2000 à 28 MDH au 31/12/2001.
Analyse du secteur de l'assurance
L'analyse du secteur de l'assurance coté à la Bourse de Casablanca se trouve relativement restreinte dans la mesure où les sociétés cotées n'exercent pas la même activité ; la base de comparaison est donc biaisée : nous avons en effet un courtier (Agma Lahlou Tazi), un assureur généraliste (Wafa Assurance) et un assureur spécialisé sur la branche vie (Marocaine Vie).
Le secteur de l'assurance a réalisé une performance modeste mais attendue ; les primes émises ont atteint 10,6 Mds DH, soit un taux de croissance de 5,3% par rapport à 2000.
Wafa Assurance a atteint une taille suffisamment importante pour lui permettre de s'imposer sur un marché où la concurrence se fait de plus en plus rude. Elle s'est arrogée le second rang derrière Axa Assurance Maroc, avec une part de marché de 15,36%.
En terme de rentabilité, l'année a franchement été mauvaise pour les compagnies d'assurance, dans la mesure où la baisse des taux a pénalisé les produits d'assurance vie (rentabilité en baisse) alors que la baisse du marché boursier a rongé la rentabilité des placements affectés aux opérations d'assurance. Ainsi Wafa Assurance affiche un recul de son résultat net de 42% à 70,4 MDH et Marocaine Vie affiche un résultat de -120 MDH, plombé par des provisions et des amortissements.
A contrario, le courtier Agma Lahlou Tazi se porte très bien, affichant une hausse de son chiffre d'affaires de 9% et de son résultat net de 27%. Enfin, le secteur de l'assurance affiche une contre-performance boursière de -3%. Agma Lahlou Tazi a toutefois gagné 10% suite à la publication de ses résultats. Il convient de souligner que ce titre procure l'un des rendements les plus importants du marché (10,3%) pour un dividende de 175 DH par action.
Agma Lahlou Tazi : des résultats attrayants
Au titre de l'exercice 2001, Agma Lahlou Tazi a dégagé un résultat net de 45 MDH, en augmentation de 27,2%. Cette progression du résultat s'inscrit dans le même rythme de croissance moyen réalisé lors de la période s'étalant entre 1997 et 2000 qui s'élève à 34%.
Agma Lahlou Tazi a réalisé une bonne année 2001 sur tous les plans, à commencer par la bonne tenue des émissions des primes qui se sont établies à 1,16 Mds DH et qui confère au courtier une part de marché Ç virtuelle È de 11% en 2001. Ainsi, le chiffre d'affaires a enregistré une hausse de 9,1%, s'établissant à 114,5 MDH.
Le résultat d'exploitation a enregistré une hausse de 30% suite à la bonne maîtrise des charges d'exploitation, notamment les charges du personnel qui ont marqué une baisse de 8%. Le résultat financier a évolué de +56% suite à la croissance des produits financiers et intérêts perçus, associée à une stagnation des charges d'intérêts. En effet, Agma a mis en place une politique de gestion de trésorerie rigoureuse afin de rentabiliser au mieux sa trésorerie actif, notamment par le biais de sicav trésorerie.
La bonne qualité des comptes au niveau de l'exploitation ainsi que l'optimisation du résultat financier ont permis à la société d'engranger un résultat net de 46 MDH, en hausse de plus de 27% par rapport à 2000. Compte tenu de la faible intensité en capital nécessitée par l'activité du courtier Agma Lahlou Tazi, et fidèle à sa politique de distribution de dividendes, la compagnie compte distribuer un dividende de 175 DH par action, soit un taux de distribution de 76,5% et un rendement brut de 10,3% ( par rapport à un cours de 1.705 DH).
La composition du chiffre d'affaires de la compagnie laisse prédire une concentration des efforts sur le segment des particuliers dans une optique de diversification des risques et d'amélioration des marges. Cependant, ce créneau se situe dans un environnement fortement concurrentiel caractérisé par l'expansion de la bancassurance et la libéralisation des tarifs.
Marocaine Vie : aggravation du déficit
Spécialisée en assurance de personnes, Marocaine Vie a affiché des résultats médiocres au titre de l'année 2001, en deà de nos prévisions déjà pessimistes. Le chiffre d'affaires connaît une quasi-stagnation alors que le résultat net affiche un trou de -120 MDH.
Pour la première fois depuis 1996, le montant des primes nettes rompt avec la croissance en 2001 et enregistre un léger recul de -0,68%, s'établissant à 161,2 MDH. Cette contre-performance résulte notamment du recul de -2,2% des primes émises sur la branche d'activité vie qui représente 85% de l'ensemble des primes. La croissance observée au niveau des primes émises dans la branche non vie, de 8,4%, a quelque peu atténué la baisse globale des primes émises par la compagnie.
Activité Vie
La baisse des primes de la branche vie a été associée à une nette augmentation des sinistres, de l'ordre de 29%, ce qui a engendré une augmentation du ratio charges de sinistres / primes de 33%, passant de 98 % à 130% .
La Marocaine Vie a procédé à des provisions techniques et non techniques visant à la mise à niveau des comptes de la compagnie aux normes de la Société Générale.
Les placements affectés à ce segment se sont soldés par un déficit de 16 MDH contre un résultat bénéficiaire de 22,8 MDH en 2000. Ce déficit s'explique par une importante perte sur réalisation de placement, d'un montant de 38 MDH.
Activité non vie
La légère appréciation des primes constatée en 2001 a été contrebalancée par une sensible augmentation des sinistres qui ont marqué une progression de 34%. Les charges techniques d'exploitation se sont appréciées de 25%, s'établissant à 19,1 MDH. Il en résulte une aggravation du déficit de l'activité non vie de 8,1 MDH, sur un montant de 12,3 MDH.
En parallèle, le résultat non technique a affiché une perte de 3,6 MDH suite à des charges non courantes. Le résultat net de la compagnie, de -120 MDH, a donc été plombé par les principales raisons suivantes :
- l'importante croissance des charges de sinistres sur la branche vie et non vie ;
- l'annulation d'une plus-value pour réévaluation d'actifs constatée à tort au 31/12/2000, d'un montant de 34 MDH ;
- la mise à niveau des comptes de la Marocaine Vie aux standards du Groupe Société Générale (comptabilisation de provisions et dotations aux amortissements) ;
- l'impact de la baisse du marché boursier sur la rentabilité des placements affectés aux opérations d'assurance.
En vertu des résultats affichés, et conformément à la stratégie de recapitalisation menée par la compagnie (3 augmentations de capital en 2 ans), la Marocaine Vie devrait procéder à une nouvelle augmentation de capital au courant de cette année. Les modalités de l'opération n'ont pas encore été précisées.
Au titre du premier trimestre 2002, Marocaine Vie a pleinement exploité le réseau bancaire de la Société Générale, affichant un chiffre d'affaires de 83,5 MDH, en progression de 171% par rapport à la même période de l'année précédente. Nous pensons que 2002 devrait être une année de retour vers l'équilibre pour la compagnie, d'autant plus que le provisionnement adopté par la société devrait faire repartir l'activité sur des bases saines.
Wafa Assurance : des résultats en deà des attentes
Le chiffre d'affaires de Wafa Assurance, constitué des primes acquises brutes, se sont appréciées de 5,4%, s'établissant à 1.595,8 MDH. Les primes émises brutes par Wafa assurance au titre de 2001, telles que publiées par la FMSAR et servant de base pour le calcul des parts de marché, sont réparties comme suit : Wafa Assurance a affiché une part de marché de 15,36% en 2001, sur un marché global de 10,6 Mds DH.
L'activité vie piétine et enregistre une régression des primes de 3,2% à 699,5 MDH, qui ne représentent plus que 43,1% de l'ensemble des primes émises contre 47% l'année précédente. Les primes engrangées par la branche non vie enregistrent une croissance exceptionnelle de 13,3%, s'établissant à 925,3 MDH. En 2001, la rentabilité technique de Wafa Assurance s'est nettement dégradée, essentiellement au niveau de la branche non vie. En effet, le loss ratio toutes branches confondues (ratio sinistres / primes) a été porté en 2001 à 95,1% contre 93,8% en 2000, eu égard à une croissance de la sinistralité en non vie de 19,4%.
Ainsi, malgré une appréciation des primes émises par Wafa Assurance en 2001, (notamment en non vie de 13,5%), le résultat technique a réalisé une nette diminution de -53,1% suite à deux éléments majeurs :
- une hausse de la sinistralité comme signalé précédemment (surtout au niveau de la branche non vie)
- combinée à une baisse des produits de placement affectés aux opérations d'assurance (le résultat des opérations de placements toutes branches confondues se chiffre à 281,3 MDH en 2001 contre 333,9 MDH en 2000, soit une régression de 15,8%).
Enfin, et conséquemment à la baisse du résultat technique global, Wafa Assurance a affiché un recul de son résultat net de 47% à 70 MDH.
Avec le lancement de deux nouveaux produits innovants, WAFA OTO et SECURFAMILLE, à forte valeur ajoutée, Wafa Assurance devrait consolider sa part de marché en 2002 et exploiter d'avantage son réseau de distribution tout en profitant pleinement des synergies au sein du groupe Wafabank et des accords de partenariat avec Crédit du Maroc.
Encore faut-il noter que la compagnie devrait évoluer dans un environnement difficile caractérisé par la montée en puissance du groupe Société Générale et la morosité du paysage financier marocain


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