Ils sont plus de 57 membres du Congress américain à avoir exprimé leur grand intérêt quant à l'accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les Etats-Unis. Annoncées officiellement depuis le mois d'avril dernier, les négociations vont bon train. La signature de cet accord est prévue avant la fin de l'année 2003. Les décideurs politiques américains appuient le projet d'accord de libre-échange entre leur pays et le Maroc. Ils sont 57 membres influents du Congress (Chambre des représentants) américain à avoir adressé une lettre au représentant des Etats-Unis pour le Commerce extérieur, Robert Zoellick, où ils expriment leur «grand intérêt» à l'égard de l'annonce par le président George Bush de sa décision d'autoriser des négociations pour un accord de libre-échange avec le Maroc. «Evoluant actuellement d'un système fondé sur l'agriculture vers une économie de l'information et du service, le Maroc a été à l'avant-garde du processus de promotion d'un système de réglementation du commerce et de l'investissement à l'échelle mondiale», indiquent les députés. Parmi les signataires de cette lettre, figurent le chef de la majorité démocrate au Sénat, le sénateur Thomas Daschle, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, le député Dick Armey, les députés Tom Delay, chef de file de la majorité républicaine, Phil Crane, président du sous-comité sur le commerce et Charles Stenholm, membre de haut rang de la commission de l'agriculture. Un soutien inconditionnel donc à un projet annoncé officiellement depuis le 23 avril dernier par le président Bush, lors de la visite de S.M. le Roi Mohammed VI à Washington. Le lancement officiel des négociations a été annoncé à la fin du mois dernier à Washington par Robert Zoellick. Ce dernier avait auparavant adressé une lettre au Congrès, l'informant de la décision de l'administration américaine d'entamer les négociations avec le Royaume. Ceci, conformément aux dispositions de la loi dite «Trade Promotion Authority» (TPA). Une loi qui a été adoptée par le même Congrès à la fin du mois d'août dernier, et qui accorde au président américain des pouvoirs élargis pour la négociation d'accords commerciaux internationaux. Depuis, les négociations vont bon train. Plate-forme stratégique et pays à même de constituer un modèle d'ouverture économique pour la région et pour les autres pays en développement, le Maroc traduit aussi, surtout, le souci de la communauté d'affaires américaine d'être «compétitive» vis-à-vis du marché européen. Le ministre de l'Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme, Fathallah Oualalou, avait annoncé à la fin du mois dernier lors d'un entretien avec le secrétaire adjoint au département américain de Commerce, Samuel Bodman, que les négociations à ce sujet sont dans un stade avancé. Une déclaration que M. Bodman a confirmé, estimant que la signature de l'accord devrait intervenir à la fin de l'année 2003. Joignant l'acte à la parole, les Etats-Unis se sont engagés à assister le Maroc dans le domaine des énergies propres. Un accord portant sur le raffermissement de la coopération dans sens est d'ores et déjà conclu. Les deux parties oeuvreront à développer les énergies renouvelables au Maroc, notamment l'énergie éolienne et solaire à travers la promotion de la coopération particulièrement entre les départements concernés, les instituts spécialisés et les établissements de formation. L'encouragement des investissements et l'utilisation des nouvelles technologies figurent également parmi les dispositions de cette convention, signée il y a déjà quelques mois par le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Energie et des Mines, Mustapha Mansouri, et le secrétaire américain à l'Energie, Spencer Abraham. Le dossier agricole, quant à lui, nécessitera un traitement spécifique selon des experts marocains. Lors d'une rencontre, organisée récemment à Casablanca par l'AmCham (chambre américaine de commerce au Maroc), l'expert Hassan Serghini a indiqué que le volet agricole constituera le dossier le plus important dans les futures négociations, compte tenu de son importance dans l'économie nationale en termes d'emploi et de contribution au PIB. Là où le bât blesse, c'est que l'agriculture US bénéficie de subventions. La marocaine, elle, reste toujours à la merci des aléas climatiques.